La rentrée scolaire 2012 était toujours marquée par les choix opérés sous la mandature Sarkozy. La rentrée 2013 sera celle de François Hollande. La loi d’orientation Peillon, sur laquelle nous avons agi tout au long de l’année, constitue au jour de son adoption définitive par le Parlement, un compromis. On se félicite par ailleurs de l’effort de recrutement accompli cette année, réponse aux luttes que nous avons menées sans relâche pendant 5 ans.
Mais à ce jour, nous ne savons toujours pas si les postes aux concours seront effectivement pourvus, car la crise de recrutement bat son plein. Il faut revaloriser nos professions, sans quoi il ne sera pas possible de convaincre les étudiants de choisir nos métiers.
Dès la rentrée, nous veillerons à accueillir nos nouveaux collègues, professionnellement et syndicalement : qu’ils soient stagiaires lauréats des concours, externes à 15 heures ou internes à 18 heures, contractuels admissibles volontaires pour un service de 6 heures, ou bien étudiants ayant opté pour le dispositif Emploi Avenir Professeur (EAP). Les tentatives d’utiliser ces derniers pour boucher les trous, à la vie scolaire ou devant les classes, devront être déjouées de telle sorte que ces EAP ne soient pas contrariés dans leur objectif prioritaire de formation et de réussite au concours. L’objet du dispositif EAP, dont la rémunération est modique, n’est que de compléter la formation universitaire par l’accompagnement d’un tuteur dans son activité.
Pour autant, la rentrée Hollande 2013 aura deux visages et elle risque de pâtir des choix budgétaires : l’austérité pèse aussi sur l’éducation. Les crédits d’Etat dévolus aux établissements ont été fortement réduits. Ceux destinés au recrutement d’Assistants d’Education sont insuffisants, ce qui conduit à la perte d’une centaine d’emplois dans les vies scolaires de l’académie. Le correctif sur les DGH des établissements ne suffit pas à faire face à la montée des effectifs et le H/E dans les lycées généraux et technologiques continue de se dégrader. Du côté des collectivités territoriales, on s’interroge sur les crédits alloués aux budgets des établissements ou aux constructions.
Y aura-t-il à la rentrée un enseignant devant chaque classe ? Chaque élève trouvera-t-il une place conforme à ses choix d’orientation, en particulier en lycées professionnels ? Rien n’est moins sûr ! Les défis économiques et sociaux auxquels cette majorité est confrontée impliquent pourtant d’investir avec détermination dans le second degré. Le SNES-FSU plaide pour une relance de l’éducation prioritaire, pour une refonte du collège pour tous, pour une rupture avec les réformes Darcos/Chatel des lycées, pour un fonctionnement démocratisé de nos établissements scolaires.
Un an après l’élection de François Hollande, et alors que les politiques d’austérité ont fait la preuve de leur nocivité, une nouvelle phase s’ouvre : professeurs, fonctionnaires, salariés, pour les retraites, les salaires et l’éducation, la rentrée sera sociale !
Laurent Tramoni