La rentrée scolaire 2012 est la dernière rentrée préparée par le ministre Chatel. Nous savons qu’elle sera dure. Nous aurons l’occasion d’y revenir abondamment en septembre. Mais, en cette fin août, nous souhaiterions déjà
regarder vers 2013.
Rendant compte des lettres de cadrage budgétaire envoyées par le premier ministre aux différents ministères pour la préparation du budget 2013, Libération évoque une « ponction publique » et Le Monde affirme que « les fonctionnaires devraient faire les frais de la rigueur ». Les Echos expliquent
qu’il faut « stabiliser en valeur les dépenses de personnels » afin de réduire en un an le déficit public de 4.5% du PIB en 2012 à 3 % en 2013, et revenir à l’équilibre d’ici la fin du quinquennat. Marylise Lebranchu, ministre de la réforme de l’Etat, de la décentralisation et de la Fonction Publique, l’a confirmé lors de la conférence sociale de juillet 2012 : les fonctionnaires doivent se préparer à « un grand moment de rigueur ». Les effectifs de l’Education Nationale devraient croître de 12 000 par an, sans d’ailleurs qu’on sache encore sous quel statut
seront recrutés ces nouveaux personnels ni comment seront rétablis les viviers de candidats qui font aujourd’hui cruellement défaut, mais les effectifs de la Fonction Publique de l’Etat devraient baisser de 2.5% par an.
Concernant les carrières, les perspectives sont au diapason : poursuite du gel du point d’indice initié en 2010, maintien de la ponction pour la journée de carence, renoncement à l’accroissement des possibilités de promotion de grade.
Concernant les pensions, si le dispositif « carrières longues » donne à un salarié sur cinq la possibilité de prendre sa retraite à 60 ans, les réformes de 2003 (allongement progressif de la durée de cotisation, décote…) et de 2010 (report de l’âge d’ouverture des droits et de l’âge de départ sans décote) ne sont pas remises en cause.
Si la RGPP, dans sa dimension systématique et bureaucratique du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux est officiellement abandonnée, les transferts de fonctionnaires vers les collectivités territoriales, les restructurations et les gains de productivité devraient se poursuivre. Dans notre ministère, on peut par exemple imaginer le gain que représenterait l’allongement de l’année scolaire de deux semaines : en répartissant
sur plus de semaines un même nombre d’heures de classe, on réduit l’horaire hebdomadaire de chaque discipline, ce qui permet d’augmenter le nombre de classes prises en charge par chaque professeur...
Le pire n’est jamais certain, mais le besoin d’une réorientation en profondeur des politiques européennes qui s’est exprimé en France lors des élections du printemps devra être rappelé régulièrement, si l’on ne veut pas que la pensée unique libérale reprenne le dessus rapidement et douche de façon prématurée
les espoirs de changement qui marquent 2012.
Bonne rentrée scolaire !
Bonne rentrée sociale !