Au lendemain du premier tour des élections départementales, marqué par une banalisation des idées de l’extrême-droite et une poussée du Front National, comme par exemple dans le département du Vaucluse, le SNES-FSU appelle à se mobiliser dans les urnes pour faire barrage à l’extrême-droite.
L’action syndicale est un moyen de revendiquer des politiques qui répondent aux attentes des populations.
Le premier tour des élections départementales du 22 mars a vu un électeur sur deux s’abstenir (51% dans le département des Bouches-du-Rhône) et plus d’un électeur sur quatre (un électeur sur trois dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse) apporter son soutien à un parti d’extrême droite prônant la division de la société française.
Une nouvelle fois les candidats se revendiquant de la majorité présidentielle ont été lourdement battus en partie au profit de fausses solutions inspirées par le repli identitaire, le rejet des solidarités, la montée dangereuse du racisme, de l’antisémitisme et tout autre phénomène d’exclusion.
Ce résultat doit s’interpréter au regard de la dégradation de la situation sociale qui ne permet pas de donner confiance en l’avenir pour une partie importante du pays. Il monte de tout le pays une volonté de changer de politique économique, de faire de l’action sociale la priorité nationale, d’aller vers une redistribution des richesses synonyme de relance économique, de reprise de l’activité et de recul du chômage.
Notre pays compte plus de 5 millions de chômeurs, 6 millions de familles vivent avec les minima sociaux, le taux de pauvreté s’élève à 23% chez les jeunes et 10 % des retraités vivent sous le seuil de pauvreté, 7 % des 60 à 69 ans occupent même un emploi en raison de leurs pensions insuffisantes. La politique économique et sociale reste sur une même orientation libérale. Cette politique aboutit à un accroissement des inégalités sociales, à une augmentation du chômage, au développement de la pauvreté, à un pouvoir d’achat en berne pour la très grande masse des salariés, des retraités et des sans-emploi et au gel des salaires des fonctionnaires et celui des pensions.
Et pourtant nous vivons dans un pays riche...
Entre 1999 et 2013, la productivité du travail a augmenté de 5,4% (alors que les salaires n’ont augmenté que de 0,4%) et depuis 1981, la part du capital dans la valeur ajoutée des entreprises a augmenté de 10%. Les profits des entreprises du CAC 40 ne cessent d’augmenter (plus de 30 % soit 64 milliards d’euros). Ainsi, les écarts entre les plus riches et les plus pauvres ne cessent de s’accroître. Les choix économiques et budgétaires ne permettent pas de répondre aux défis de notre société, creusent les inégalités et mettent à mal la démocratie.
D’autres politiques sont possibles. Pour cela il convient notamment de porter plus fortement la question des ressources, du partage des richesses.
Pour la FSU le changement de climat politique passe par une inflexion de cette politique économique pour redonner espoir aux salariés et retraités.
Ce changement passe aussi par une remobilisation du monde du travail sur ses revendications.
Le 29 Mars, il est essentiel de faire barrage aux listes du Front National.
Le 9 avril, journée de grève interprofessionnelle pour l’Emploi, les salaires, les conditions de travail, les services publics, et la priorité réelle à l’éducation, est une étape importante pour peser sur les choix du pays et contribuer à changer le contexte politique.
La FSU s’y emploiera.