Une nouvelle fois, malgré la sous-dotation chronique de notre académie, notre tribut au dogme du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite est lourd puisque l’académie perd 514 emplois qui se répartissent de la façon suivante :
premier degré : - 219 ETP (dont 23 pour redéploiement entre académies) soit - 1.62% des effectifs de prof
second degré : -285 ETP (- 1.7 % des effectifs)
administratifs : - 10 ETP
Lors du CAEN de mercredi 14 décembre 2012, le Recteur prévoyait une baisse des effectifs d’élèves scolarisés à la rentrée 2012 de l’ordre de 2438 élèves dans le second degré (dont -2069 en LP) : on supprime donc 1 poste de professeur pour environ neuf élèves scolarisés de moins, alors qu’il y a plus de 25 élèves par classe en moyenne dans les classe.
Dans le premier degré, le rectorat prévoit même une hausse des effectifs scolarisés d’une centaine d’élèves (en particulier dans le Vaucluse).
De 2003 à 2011, l’académie a déjà perdu 10 % de ses effectifs de professeurs contre seulement 6.5% des effectifs d’élèves.
Comme le montre le graphique ci-joint, les suppressions de poste ont débuté dans l’académie à la rentrée scolaire 2003, alors que l’académie était reconnue comme sous-dotée. Sur cette période, les effectifs scolarisés ont baissé 5.8 pts et les effectifs de professeurs de 10 pts. Le quinquennat de Nicolas Sarkozy et le gouvernement de Luc Chatel s’illustre par une politique de suppressions de postes dogmatiques qui tourne ostensiblement le dos aux besoins de scolarisation de la population.
Les conséquences ont été particulièrement rudes pour les collèges de l’académie, subissant une saignée à la rentrée 2009.
Qu’en sera-t-il à la rentrée scolaire 2012 ? Le SNES Aix-Marseille renouvelle sa ferme demande de maintenir les moyens alloués à l’éducation prioritaire, dans une académie marquées par les difficultés des zones urbaines sensibles. Le collège, lieu où se révèlent les difficultés scolaires et où se nouent les destins scolaires des élèves, ne peut être à nouveau ponctionné.
Le SNES Aix-Marseille, avec le SNUEP, syndicat de la FSU pour l’enseignement professionnel, exprime son inquiétude quant à la situation particulière des lycées professionnels dans lesquels la réforme du bac pro 3 ans s’achève cette année. Cette réforme, qui accroît les exigences scolaires en réduisant la durée de la scolarité de 25 %, hypothèque les poursuites d’étude des élèves les plus fragiles et fragilise l’enseignement professionnel : à la rentrée scolaire 2011, on a constaté 1000 élèves de moins qu’attendu en lycée professionnel. Ce chiffre pourrait doubler en 2012 : le bac pro 3 ans n’est pas attractif. En outre, cette réforme a été pensée, comme la réforme des lycées généraux et technologiques, pour faciliter els suppressions de poste : c’est à la rentrée 2012 que les dénégations ministérielles vont être confrontées à la réalité. Nous craignons une véritable hémorragie de postes dans les lycée professionnels de l’académie, pouvant aller jusqu’à une ponction de 250 emplois.
Le SNES Aix-Marseille sera enfin vigilant à la dotation des lycées généraux et technologiques, qui subissent actuellement la montée de la très contestée réforme Chatel en Terminal en 2012. Par la création de troncs communs dans les principales disciplines, niant les besoins spécifiques des élèves en fonction de leur orientation, par la suppression des grilles nationales de dédoublements et de travaux pratiques, par le redéploiement d’horaires de travail scolaire vers des dispositifs dénommés de façon mensongère « accompagnement personnalisé » avec lesquels les chefs d’établissements soignent l’image de marque des établissements, la réforme se traduit par une intensification du travail des enseignants. Le SNES Aix-Marseille dénonce par avance la tentation de supprimer plusieurs dizaines de postes dans les lycées de l’académie qui se traduirait par une augmentation nette du temps de travail des professeurs et une baisse de leurs rémunérations.
La situation propre des séries technologiques, fragilisées par une banalisation des spécialités et une réduction de l’offre de formation, sera observée de près alors qu’il devient clair que l’attractivité des nouvelles séries STI2D n’est pas au rendez-vous.
Le SNES Aix-Marseille appelle d’ores-et-déjà à la mobilisation pour préserver l’offre de formation et défendre la qualité pédagogique des dispositifs proposés aux élèves, pour défendre les droits, les conditions de travail et les rémunérations de personnels mis à rude épreuve par une décennie de suppressions de postes, de réformes idéologiques et d’intensification du travail.
C’est pourquoi, nous appelons tous les personnels à se mettre en grève mardi 31 janvier et à monter à Paris pour exiger une rupture avec les logiques budgétaires et scolaires par rapport aux politiques suivies depuis 10 ans. Comme le jeudi 15 décembre, où 57% des professeurs des collèges et des lycées étaient en grève dans notre académie, nul doute qu’une nette majorité des personnels saisira cette nouvelle occasion de porter un projet ambitieux pour l’éducation nationale.