A Marseille, 19 décembre 2012
La répartition des créations de postes qui sera entérinée lors du Comité Technique Ministériel du jeudi 20 décembre est connue.
Les collèges et les lycées de l’académie d’Aix-Marseille sont ainsi dotés de 86 emplois supplémentaires de professeurs et de 5 emplois de Conseiller principaux d’éducation.
Par ailleurs, 13 emplois de personnels administratifs sont créés.
Le SNES Aix-Marseille accueille favorablement cette sensible inflexion après 10 années de suppressions de postes : comme nous le rappelions en janvier 2012 à l’issue du comité technique académique qui prenait acte des 285 suppressions d’emplois de la rentrée scolaire 2012 (lire ici : http://www.aix.snes.edu/spip.php?article1425 ), l’académie d’Aix-Marseille a été littéralement décimée puisque ce sont 11.5% des emplois de professeurs qui ont été supprimés depuis la rentrée scolaire 2003. Dans le même temps, les effectifs scolarisés ont connu une baisse de seulement 6% et ont été stabilisés depuis 2007.
Cependant, au regard des 2000 suppressions d’emplois de la décennie écoulée, on mesure la modestie de cette dotation supplémentaire de 91 emplois. Les générations accueillies en collège sont plus fournies, les effectif des classes sont pléthoriques, les temps de travail en effectif réduit se font rares. Les besoins éducatifs s’accroissent à mesure que la crise sociale frappe des populations déjà fortement fragilisées. Les remplacements ne sont pas assurés à moins de trois semaines d’absence, faute de personnel, au grand dam des familles. Face à ces carences, l’enseignement privé prospère et représente plus de 20 % des élèves scolarisés dans certaines communes de l’académie (40 % Marseille centre, 30 % à Aix-en-Provence, 30% à Avignon), favorisant l’entre soi et la ghettoïsation.
Si le ministère évoque un effort particulier pour les collèges et les lycées professionnels, nous considérons que l’essentiel de ces moyens nouveaux seront absorbées par le rétablissement de la formation professionnelle des enseignants.
Enfin, nous tenons à souligner qu’au-delà des orientations budgétaires, le principal écueil qui guette la rentrée 2012 et la rentrée 2013 est celui du manque d’attractivité des métiers du second degré. Le ministère entend multiplier par 4 les recrutements en 2013 mais le faible nombre d’inscrits et de présents aux concours nous fait craindre un manque de personnels à asseoir sur ces emplois budgétés. Il y a urgence à mettre en place un plan de revalorisation des métiers du second degré qui améliore les rémunérations sans pour autant dégrader la situation des professeurs par ailleurs. Il y a urgence à mettre en place de véritables prérecrutements pour amener les jeunes étudiants vers les concours du second degré. De ce point de vue, le dispositif Emplois d’Avenir Professeurs qui concernera 67 étudiants de l’académie à partir de janvier 2013 est nettement insuffisant.