Une Formation spécialisée santé sécurité et condition de travail départementale s’est tenue le jeudi 6 février. Le SNES avec la FSU y a œuvré pour défendre les conditions de travail des collègues.
Lors de la F3SCT départementale du jeudi 6 février 2025, les élu.e.s FSU ont rappelé que le respect de conditions de travail décentes dans les établissements scolaires est essentiel.
La FSU a voté avec l’ensemble des autres organisations les avis suite aux F3SCT extraordinaires qui avaient eu lieu pour les collèges Mallarmé de Marseille et Miramaris de Miramas.
De même, suite à la visite de la F3SCT du collège Virebelle, le compte rendu de visite et les avis ont été adoptés à l’unanimité.
Les élu.e.s FSU ont demandé les suites données à ces différentes instances et visites.
Ils ont en particulier demandé à ce que le protocole lors des alertes à la bombe soit respecté.
Ils ont rappelé la nécessité de suivre les personnels impactés par les faits de violence et la reconnaissance des accidents de service demandés.
Ils ont demandé aussi les suites données par le CD13 aux avis donnés lors des précédentes visites comme le collège Daumier à Martigues.
Déclaration liminaire de la FSU
Madame la Secrétaire Générale,
Mesdames, Messieurs les membres de la F3SCT 13
Le contexte politique conforte le personnel de l’Éducation Nationale dans un sentiment de manque de reconnaissance, voire de mépris de la part de notre ministère, il est temps l’entendre.
Nos conditions de travail se dégradent, entre les coupes budgétaires, les réformes passées en force, les postes non pourvus, des menaces de l’extrême droite sur l’École.
Le dernier exemple de cette gestion chaotique est la fin brutale des fonds alloués à la part collective du Pass’culture par le gel, la réduction du budget à 72 millions d’euro et le plafonnement de la dépense jusqu’en juin 2025. Sans aucune communication, on a piétiné le travail des acteur.ices culturel.les, des professeur.es impliqué.es dans l’EAC. chacun s’est précipité pour valider ses projets. Cette logique d’ouï-dires, de chacun pour soi, de premier arrivé et les autres à terre accentue la tension sur le personnel.
En matière de réforme qui touche directement les droits en santé des collègues, nous portons l’abandon de la mesure concernant l’indemnisation à 90% du congé maladie. Pour renforcer l’attractivité et la fidélisation du personnel, il faudrait au contraire augmenter les salaires et les traitements, que le personnel contractuel de droit public accède aux mêmes droits que les titulaires (comme la visite médicale) et un renfort manifeste de la médecine de prévention pour toutes et tous.
Lorsque la santé du personnel est négligée, c’est toute l’école qui souffre.
L’ex-ministre de la fonction publique avançait deux pseudos arguments :absentéisme et souci d’équité avec le privé pour justifier sa réforme. Les mensonges de Kasbarian contre les agents publics, une nouvelle fois jetés à la vindicte populaire sont inacceptables. Le dernier rapport annuel de la DGAFP soulignait que les absences des agents avaient diminué en 2023, davantage que dans le secteur privé, et que les enseignant/es comme l’ensemble des agent/es de la fonction publique d’Etat étaient moins absent/es que les salarié.es du privé, malgré une absence quasi totale de suivi médical, au contraire du secteur privé, qui, lui, respecte la loi ?
Nous ne sommes pas absentéistes, mais nous manquons sérieusement de personnel et de moyens :
de personnel administratif,
de personnel de vie scolaire,
de médecins et d’infirmier es,
de personnel enseignant,
d’AESH
On ne peut pas non plus ne pas évoquer la problématique de la carte scolaire qui est fortement en lien avec les conditions de travail des enseignant.es du département. La baisse démographique doit cesser d’être instrumentalisée à des fins budgétaires. La création d’emplois d’enseignant
es doit permettre d’améliorer les conditions de travail des enseignant es et les conditions d’apprentissage des élèves, en réduisant le nombre d’élèves par classe, se rapprocher de la moyenne des pays de l’OCDE. Dans le 1er degré, la France bat toujours le triste record des classes les plus chargées des 22 pays de l’Union européenne membres de l’OCDE.Dans le second degré, pour retrouver le taux d’encadrement de 2017, il faudrait au moins 800 emplois dans notre académie. Il est donc indispensable de sortir d’une vision de court terme et engager une loi de programmation pluriannuelle de créations d’emplois et de recrutement. Il en va des conditions de travail de tous les membres du personnel.
Dans notre département, cela se traduit aussi par une augmentation du nombre d’enseignant es non remplacé es et des disciplines en forte tension comme les lettres, ou l’EPS , même pour les classes à examens. Le recrutement n’est pas à la hauteur des besoins. Le RCD a ses limites et ne peut combler le manque de professeur es titulaires remplaçant es. Le RCD surtout augmente la charge de travail en faisant porter les manquements de l’administration sur le personnel. Il n’apporte aucun mieux pour les élèves et dégrade les conditions de travail. Il est urgent de revoir le calibrage dans certaines disciplines afin d’avoir des enseignant es formé es en nombre suffisant pour assurer la continuité du service public.
La FSU souligne que ce n’est pas au personnel d’assumer, via le Pacte, la responsabilité de l’incapacité de nos gouvernant
es à assurer les remplacements. Elle rappelle qu’il est urgent d’abandonner le Pacte et d’utiliser ces sommes pour des mesures salariales sans contreparties.Par ailleurs, il est essentiel de continuer à œuvrer sur le chantier du bâti scolaire : nos établissements scolaires ne sont plus ou pas adaptés.
Des écoles de notre département sont sous le point de s’écrouler (Boissau, Révolution) et les enseignants n’en sont également pas loin en témoigne les nombreuses fiches sst et dgi reçues.
Il faut repenser le bâti des collèges aussi. Il faut en prévoir de nouveaux comme dans le 13e arrondissement de Marseille. Pour que les conditions de travail du personnel et de réussite des élèves soient enfin décentes, il faut des établissements à taille humaine, viables thermiquement, accessibles à tous.tes. Les rénovations comme au collège Virebelle de La Ciotat doivent se faire dans le respect des conditions de travail et en réduisant au maximum les nuisances induites. Autant que possible, il faut éviter les rénovations en site occupé. Les collectivités territoriales doivent aussi entendre les avis portés par la F3SCT départementale.
Surtout, il serait nécessaire que notre instance puisse connaître les actions mises en place suite à ses avis. Quid des avis au CD 13 émis pour le collège Daumier ?
Nous dénonçons l’obstination à maintenir les groupes de niveau en 6e/5e qui crée un déséquilibre des effectifs entre disciplines, là où il faudrait une baisse du nombre d’élèves par classe pour toutes et tous. Nous dénonçons tous les problèmes liés à la mise en place de ces groupes : contraintes d’organisation sur les emplois du temps, remise en cause de l’identité professionnelle et du cœur de métier pour nos collègues de maths et de français.
Nous poursuivrons la mobilisation pour obtenir l’abandon des réformes du bac Blanquer et du Choc des Savoirs, et des évaluations nationales, outil du tri des élèves et de gestion managériale. Nous demandons que des moyens soient réaffectés pour diminuer les effectifs par classe, pour rétablir les dédoublements, les options supprimées, l’heure de technologie en Sixième.
La FSU rappelle qu’elle a des mandats forts pour l’inclusion des élèves mais que cela nécessite des moyens. Trop de collègues sont en souffrance du fait de cette inclusion au rabais.
Alors qu’en 2025, nous fêtons les 20 ans de la loi sur le handicap, le défi éducatif de l’inclusion reste à relever. Au contraire, le démantèlement des Rased, l’empilement des textes et des structures camouflent mal une stratégie de redéploiement de moyens, sans accompagnement des personnels. Cet abandon en première ligne des personnels enseignant es et des AESH fait des dégâts. Suite à la mobilisation du 16 janvier, les AESH attendent toujours des engagements forts pour améliorer leurs conditions d’emploi et bénéficier d’une meilleure reconnaissance professionnelle. Il est urgent que le ministère engage des mesures pour en finir avec la précarité de ce personnel, majoritairement des femmes : la création d’un corps de fonctionnaire de catégorie B dans la Fonction publique d’État, l’abandon des PIAL, des PAS et de la politique de mutualisation des moyens, une augmentation significative des rémunérations sur toute la carrière ; la reconnaissance d’un temps complet sur la base d’un accompagnement élève de 24 heures, sans ajouter de nouvelles missions sur le temps périscolaire. Par ailleurs, nous demandons qu’un état des lieux précis des PIAL soit réalisé et communiqué afin d’évaluer leur état réel sur le terrain.
La FSU ne croit pas qu’un groupe de travail sur la gestion des élèves à besoins éducatifs particuliers puisse vraiment aider le personnel en difficulté avant que les moyens nécessaires pour la mise en place de l’inclusion y aient été corrélés. Que dire de la mise en relation entre les EBEP et les actes de violence ? Une école inclusive demande des moyens. La gestion des actes de violences demande d’autres moyens humains. Si violence il y a dans ce dossier, elle est du côté de l’institution incapable de mettre en place tous les dispositifs d’accompagnement nécessaires.
Enfin, plusieurs établissements dans notre académie font état de méthodes de neo-management de certains perdirs, sources de risques psycho-sociaux. Nous demandons que les inquiétudes et la souffrance de nos collègues soient entendues, dans un cadre protecteur, pour qu’ils et elles retrouvent des conditions de travail sereines.
La FSU demande aussi que les membres du personnel menacés dans leur métier soient protégés par leur employeur comme le droit l’exige. Tout doit être mis en place pour les accompagner. Il n’est pas entendable que l’administration s’arrête aux aspects réglementaires. Le soutien doit être sans faille et il est nécessaire d’accorder sans condition toutes les demandes d’accident de service et de protection fonctionnelle dans les cas où les menaces ont été reconnues.
Au collège Miramaris, alors que cette instance avait entendu les souffrances des personnels et reconnu la légitimité d’une reconnaissance des accidents de service demandés, les démarches administratives imposées, longues et déshumanisées, allant jusqu’à l’expertise psychiatrique découragent des personnels.
Parce que nous sommes fier
L’Etat et son administration doit prendre soin de ses fonctionnaires. Il doit tout mettre en œuvre pour respecter ses personnels et leur assurer des conditions de travail décentes et cela passe par un budget à la hauteur des besoins pour une Éducation émancipatrice !
Les élu.e.s SNES-FSU à la F3SCT D
Elise Kahlat, Sophie Bietrix et Nicolas Bernard-Hayrault