Alors que des associations et des structures extérieures ont déjà reçu leurs subventions sans qu’une réflexion collective entre les différents acteurs ait été possible, nous émettons de vives inquiétudes sur les perspectives qu’elles ouvrent.
En effet, non contentes d’introduire un nouveau type de classement, elles peuvent également devenir des lieux de déréglementation au détriment des statuts des personnels qui y travaillent et renforcent le risque d’ingérence des collectivités territoriales dans le fonctionnement des EPLE.
Nous nous interrogeons sur le concept de « territoires apprenants » dans lequel les différentes composantes d’un territoire sont considérées de niveau semblable pour apprendre, que ce soit à l’école, dans les lieux culturels et sportifs, les associations ou les fondations privées.
Sous couvert de bonnes intentions et en plaçant tout au même niveau, le ministère franchit une nouvelle étape dans son entreprise de casse du service public. Cela traduit encore la volonté, comme avec les 2S2c, d’externaliser une partie de nos enseignements et d’offrir une école au rabais dans les quartiers et zones de relégation.
N’agissant pas sur les « chantiers » prioritaires des zones touchées par la grande pauvreté comme l’emploi, les transports, le logement décent ou l’accès aux soins de qualité, les cités éducatives pourraient se résumer à une opération d’apparence séduisante mais qui n’est en fait qu’une vitrine sans réel effet sur le quotidien des citoyens concernés ou sur les apprentissages des élèves.
Le flou autour de l’idée de refonte de l’éducation prioritaire renforce encore nos craintes quant à la véritable plus-value de ce énième label sur les zones les plus paupérisées.