Suite au refus de siéger des élu.e.s FSU, UNSA, FO et CGT lors du CSA SD du 26 janvier, les services de la DSDEN ont dû reconvoquer l’instance le vendredi 2 février.
Les DGH présentées en groupe de travail le 18 janvier n’ayant pas changé, l’analyse que nous en faisions reste la même :
https://www.aix.snes.edu/preparatio...
Nous avons cependant reçu quelques informations complémentaires :
SEGPA : Aucune heure n’a été perdue dans les DGH de SEGPA cependant les heures pour les dispositifs relais ont été déplacé dans les DGH des collèges et toutes les SEGPA ont été remise aux horaires réglementaires. Il n’y aura pas de groupe de niveau en SEGPA et les horaires en 6e restent de 26 heures.
Un complément sera donné dans les DGH pour les dispositifs SHN et Freynet.
7 UPE2A supplémentaires sont prévues récupérés à l’académie (Collège : Prévert, Vallon-des-Pins, Clairsoleil) (Lycée : L’Estaque, Blaise Cendrars, Perrin et un autre lycée non encore défini)
Micro-structure (une trentaine) : implantation aussi en dehors de Marseille. Les moyens sont donnés par l’académie. Possibilité d’ouvrir dans les micro-collège dès la 4e.
Vie scolaire AED ;
La DGH de la Cité internationale Jacques Chirac dépend de l’académie et n’est pas prise sur l’enveloppe gérée par le DASEN, il semble au contraire que les besoins en vie scolaire AED soient pris sur l’enveloppe du département.
L’enveloppe prévue en AED à la rentrée 2023 pour les remplacements potentiels est à ce jour épuisée.
Les remontées des TRMD par les chefs d’établissement sont repoussées au 23 février. Les CA sur les DGH doivent donc se tenir avant.
Puisqu’il n’est plus possible de voter la répartition des DGH proposée par le DASEN, l’ensemble des élu.e.s, sur une proposition de la FSU, ont demandé et obtenu que soit inscrit dans le procès verbal de la séance qu’à l’unanimité ils refusaient une répartition des DGH pour les collèges qui entérinait la mise en place de groupes de niveau et qui n’était même pas suffisante pour couvrir la hausse démographique.
Déclaration liminaire de la FSU
M. le Directeur Académique des Services de l’Éducation Nationale des Bouches-du-Rhône,
A la FSU, contrairement à ce qui se passe au Ministère de l’Éducation Nationale, nous prenons nos responsabilités pour la défense de l’école publique démocratique et émancipatrice pour tous et toutes !
Les élu.e.s des organisations FSU, UNSA, FO et CGT ont refusé de siéger lors du CSA SD du vendredi 26 janvier. Nous entendions par là dénoncer le manque de moyens dans la préparation de la rentrée 2024, la mise en œuvre d’un collège du tri social et l’absence de démocratie sociale dans les instances. Nous prenions alors nos responsabilités pour défendre l’école publique !
Hier, à l’appel de l’intersyndicale, les personnels de l’Éducation étaient massivement en grève. Nous étions nombreux dans les rues et sous les fenêtres de la DSDEN. Nous sommes venu.e.s devant vous défendre l’école publique. Nous prenions encore nos responsabilités.
Aujourd’hui, nous sommes de nouveau devant vous dans ce CSA SD de repli, non pour accepter la mise en œuvre du « choc des savoirs » qui est plutôt un choc rétrograde et dangereux pour l’école publique. Nous sommes ici parce que nous prenons nos responsabilités pour contrer l’offensive réactionnaire qui est faite contre l’école de la république.
Nous souhaitons donc, comme nous l’avions fait précédemment, demander, que cette responsabilité soit partagée et que s’apaisent les tensions sociales auxquelles notre pays est confronté et qui se nourrissent du ressentiment et de la frustration engendrées par des années de fragilisation des services publics en général et de l’éducation en particulier. Nous devons protéger l’école contre des politiques publiques qui favorisent l’individualisme et l’entre-soi social.
Parce que nous nous prenons nos responsabilités pour défendre l’école publique démocratique et émancipatrice, nous devons nous inquiéter face à la montée des idées d’extrême droite et à leur pénétration dans le débat public. Tous les voyants sont au rouge, ou faut-il dire au brun ? Uniforme, Service National Universel, groupes de niveau et tri social, loi immigration, réarmement civique… Le vocabulaire en dit long sur la pénétration de ces idées !
Parce que nous prenons encore nos responsabilités, nous refusons aussi la mise en place du « choc des savoirs » dans notre département.
Les groupes de niveau en français et mathématiques, le DNB comme barrage pour la poursuite en Seconde, le pilotage par les évaluations nationales sont autant d’éléments que nous dénonçons, depuis leur annonce en décembre, comme un projet dangereux pour le collège et pour l’ensemble du système éducatif. Nous ne voulons pas d’un collège inégalitaire qui organiserait le tri des élèves. C’est un projet rétrograde qui assignerait les élèves les plus faibles à une place d’où ils ne pourraient plus sortir !
Outre que toutes les études montrent qu’avec ces groupes de niveaux les objectifs d’apprentissage finissent par être revus à la baisse pour les élèves les plus fragiles, outre que leur mise en pratique ne peut que désorganiser les établissements, outre qu’aucun texte réglementaire n’a encore été publié à cette heure, nous devrions travailler sur une organisation que nous dénonçons et ce sans véritables moyens supplémentaires ? La FSU prend ses responsabilités et refuse de participer à la mise en œuvre d’un choc dangereux pour l’école publique.
Ainsi lors du groupe de travail qui s’est tenu le jeudi 18 janvier, nous avons appris comment ces mesures devaient se mettre en place dans notre département et cela n’a fait qu’aggraver nos inquiétudes quant aux tensions sociales que cela ne pourraient qu’engendrer.
Tout d’abord, nous avons compris que la mise en place des groupes de niveau devrait se faire sans moyens supplémentaires. Le H/E ne bouge pas entre la rentrée 2023 et celle prévue en 2024. Il est toujours de 1,21. Si nous avons entendu qu’il y aurait 38 ETP en plus, cela ne couvre qu’à peine la hausse des effectifs attendue ! Il faut se rendre à l’évidence, à la rentrée prochaine les effectifs par classe seront encore sur le repère le plus haut des établissements allant même jusqu’à le dépasser et tout cela pour mettre en pratique des mesures contre-productives. Soyons responsables : les élèves n’ont pas besoin de groupes de niveaux ; ils ont besoin de travailler partout en effectif allégé !
De plus, c’est le panier Autonomie qui doit être utilisé pour la mise en place de cette réforme. C’est donc un chantage inacceptable entre les différents projets que portaient les établissements qui se profile ! Un chantage qui toucherait aussi les dédoublements pourtant indispensables dans certaines disciplines. Nous avons déjà des remontés d’établissement où les dédoublements dans les matières scientifiques sont menacés. L’autonomie sans moyen n’est qu’une gestion de la misère ! En ce qui concerne l’EPS, la FSU s’inquiète des effets dramatiques de la mise en place des groupes de niveau sur les moyens horaire et les conditions d’enseignement de cette discipline. Nombre de dispositifs permettant des plus en EPS nécessitent des heures prises sur la marge d’autonomie. Nous sommes déjà alertés par des collègues sur des menaces voir des annonces par leur chef d’établissement de la disparition des divers soutiens, natations en particulier, des heures pour les sections sportives ou pour des « classes sport » à la rentrée prochaine. L’alternative pour les maintenir est l’acceptation du pacte. Or ces dispositifs ne correspondent pas aux objectifs du pacte et doivent être maintenu par des heures dédiées dans la répartition de la dotation horaire. Nous vous demandons de remettre les heures dévolues dans l’autonomie aux groupes de niveau pour que les dédoublements et les projets qui font vivre les établissements puissent avoir lieu. Soyons responsable ! Ne cassons pas le dynamisme des établissements !
En outre, nous avons appris que les élèves de 6e perdraient une heure d’enseignement. Comment espérer que tous les élèves puissent progresser et apprendre si des heures d’enseignement leur sont retirés ? Il nous faudrait acter la suppression de la technologie en 6e ! Soyons responsables ! Les élèves ont besoin de plus de cours en effectif allégé, pas de groupes de niveaux !
Nous avons aussi compris que la mise en pratique de ces groupes de niveau ne serait qu’une vaste désorganisation des établissements qui dégraderait fortement les conditions de travail des personnels et nuirait à leur liberté pédagogique. L’utilisation des évaluations nationales dans vos calculs pour la constitution des groupes en est un exemple révélateur ! L’obligation de mettre en barrette 9h en 6e et 8h en 5e rendrait les emplois du temps de tous impossible ! Sans parler de leur réalisation : Comment un professeur de français ou mathématiques pourrait-il être professeur principal quand il n’a pas la classe au complet ? Comment mettre suffisamment de professeurs de français et mathématiques en barrette sur ces horaires quand il en manque dans les établissements ? De plus, l’alignement des classes pour la mise en place des groupes de niveau, risque de contraindre l’enseignement de l’EPS à des moments où les professeurs ne disposeraient pas des installations sportives nécessaires au respect des programmations d’activité conformément aux programmes de la discipline. De nombreuses contraintes pèsent déjà, comme le partage d’installations sportives vieillissantes en nombre insuffisante. Nous prenons nos responsabilités pour défendre l’école publique et refusons une dégradation des conditions d’enseignement préjudiciable aux personnels autant qu’aux élèves.
Quid des élèves à besoin éducatif particulier ? Seraient-ils condamnés par leurs résultats aux évaluations nationales à faire partie du groupe des plus faibles ? Avec la mise en place des PAS qui n’est encore qu’une manière déguisée de réduire les moyens, c’est toute l’inclusion scolaire qui est remise en cause au détriment des conditions de travail des personnels et des élèves !
A tout cela, s’ajoute le nombre insuffisant de CPE et d’AED pour couvrir le besoin des vies scolaires. Nombre d’établissements souffrent de ce manque de moyens : le climat scolaire se dégrade. Cessons de faire croire que c’est un problème d’organisation des services. Soyons responsables ! Les équipes sont épuisés de devoir pallier aux manquements de leur administration !
Enfin, si on ajoute à tout cela qu’on nous demande de travailler dans les établissement sur la répartition des DGH transmises dans un délais très court, sans texte officiel, qu’on a pu entendre dire que les demandes des établissements lors des audience, l’an dernier n’avaient jamais été satisfaites, que de surcroît le CSA SD ne se prononcera pas officiellement par un vote aujourd’hui, c’est à notre tour de demander à l’administration d’être responsable et de défendre la démocratie sociale !
Monsieur le Directeur Académique,
Si nous nous sentons responsables donc de la défense de l’école publique, nous devons vous demander à ce que les mesures du « choc des savoirs » soient abandonnées, que les DGH soient abondées en conséquence pour réduire les effectifs dans toutes les divisions, qu’une vraie politique ambitieuse soit menée en investissant des moyens humains dans l’école publique, en faisant en sorte que l’argent public soit pour l’école publique, pour permettre à toutes et à tous, personnels et usagers de profiter d’un vrai service public, laïque, démocratique, émancipateur pour toutes et tous.
Les élu.e.s SNES-FSU au CSA SD : Julien Weiz, Nicolas Bernard-Hayrault, Angélique Muniga