La DSDEN a réuni jeudi 21 mars 2024 le CSA SD pour leur présenter les créations et suppressions de postes dans les collèges et les SEGPA des Bouches-du-Rhône qui résultent de la ventilation des heures de la DGH dans chaque établissement. Un vote unanime contre les ouvertures et les fermetures proposées a poussé la DSDEN a reconvoqué l’instance le jeudi 28 mars. De nouveau, c’est un vote unanime contre qui en est ressorti. La FSU y a dénoncé le manque de moyens et le fait que le peu qui était accordé soit donné pour les mesures « chocs des savoirs ».
Rappel de notre analyse sur les DGH : cliquer ici
Rappel du CSA SD du 2 février 2024 sur la répartition des DGH : cliquer ici
Rappel du CDEN du 22 février sur la préparation de la rentrée 2024 dans le département : cliquer ici
Analyse de la situation
Nous devons d’abord noter que seulement 77 des 166 structures concernées (137 collèges et 29 SEGPA) ont communiqué le résultat d’un vote du conseil d’administration sur cette ventilation des heures, alors que cela relève d’une compétence officielle du CA. Nous avons dénoncé cet état de fait et demandé à nouveau que la délibération du CA sur cette ventilation prévisionnelle ait lieu en amont du travail sur les postes qui en découle logiquement, et pas après coup. Cependant, l’administration avoue que cette année est particulière : de nombreux établissements ont tenu leur CA sans voter la répartition de la DGH. Pour ceux qui ont voté, 53 % (soit 41) se sont prononcé Contre lors du premier CA ! Le vote contre majoritaire au 1er CA (sur la moitié des structures qui ont fait la remontée) est une première ! Le DASEN a d’ailleurs souligné le caractère inhabituel de la situation.
Ensuite, si 38 ETP ont été délégués au département des Bouches-du-Rhône, si cela se traduit par un solde positif de 27 entre la suppression et la création des postes en collège et Segpa, ces moyens ne couvrent pas la hausse démographique attendue de plus de 400 élèves. Pour mémoire, l’an dernier, pour couvrir une hausse de 229 élèves supplémentaires, c’était 25 ETP qui étaient prévus. Il aurait donc fallu, pour garder le même taux d’encadrement, prévoir plus de 50 nouveaux ETP ! De plus, ces moyens insuffisants ne sont pas utilisés pour couvrir cette hausse. lls sont dévolus pour la seule mise en place de groupes de niveaux dont l’arrêté et la note de service sortis il y a deux jours créent une organisation inapplicable et désorganisante pour les collèges et fait entrer le tri social dès la 6e ! Les créations et suppressions de poste sont au service du « choc des savoirs » : 18 créations de postes en lettres modernes, 20 créations de postes en mathématiques, 30 BMP de 18 heures en français et 14 en mathématiques… et dans le même temps, sur les 36 suppressions de postes prévus, ce sont 19 postes de technologie qui disparaissent ! Par là c’est la suppression de la technologie en 6e, c’est la disparition d’une heure d’enseignement sur ce même niveau et c’est la création artificielle des groupes en français et mathématiques. Qu’adviendra-t-il de ces postes créés si la nécessité des groupes ne se fait plus sentir l’an prochain ? Comment pourvoir ces postes alors que la pénurie de recrutement en français et mathématiques est criante ? A ces questions, l’administration n’est pas capable de répondre.
Le SNES-FSU appelle à réussir la grève du 2 avril et à amplifier la mobilisation : Non au choc des savoirs, oui au choc des moyens et des salaires !
Déclaration liminaire de la FSU
La tenue de ce CSA Spécial Départemental se fait encore dans un contexte politique très particulier. Les personnels de l’Éducation Nationale étaient nombreux en grève et dans la rue le mardi 19 mars 2024 pour défendre l’École publique et la Fonction Publique. Elles et ils seront encore en grève le mardi 2 avril ! Depuis le mois de février, ils et elles sont mobilisé.e.s pour défendre une école publique laïque qui a besoin de moyens et non de chocs ! Elles et ils sont mobilisé.e.s pour exiger de l’école qu’elle ait les moyens pour assurer sa mission d’émancipation et de démocratisation : une école pour toutes et tous et non une école du tri. Ils et elles sont donc mobilisé.e.s contre les mesures du choc des savoirs. Mesures dont nous voyons les effets dans le CSA SD d’aujourd’hui.
En effet, si 38 ETP ont été délégués au département des Bouches-du-Rhône, si cela se traduit par un solde positif de 27 entre la suppression et la création des postes en collège et Segpa, ces moyens ne peuvent couvrir la hausse démographique attendue de plus de 400 élèves. Pour mémoire, l’an dernier, pour couvrir une hausse de 229 élèves supplémentaires, c’était 25 ETP qui étaient prévus. Il aurait donc fallu, pour garder le même taux d’encadrement, prévoir plus de 50 nouveaux ETP ! Que dire si, en plus, ces moyens insuffisants ne sont pas utilisés pour couvrir cette hausse, que dire si ils sont dévolus pour la seule mise en place de groupes de niveaux dont l’arrêté et la note de service sortis il y a deux jours créent une organisation inapplicable et désorganisante pour les collèges et fait entrer le tri social dès la 6e ! En y regardant de plus près, on comprend toute la fragilité de ce qui nous est alors proposé aujourd’hui. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 18 créations de postes en lettres modernes, 20 créations de postes en mathématiques, 30 BMPde 18 heures en français et 14 en mathématiques… et dans le même temps, sur les 36 suppressions de postes prévus, ce sont 19 postes de technologie qui disparaissent ! Par là si nous l’acceptions, nous entérinerions, la suppression de la technologie en 6e, nous assisterions par conséquent à la disparition d’une heure d’enseignement sur ce même niveau et nous verrions se créer artificiellement des groupes en français et mathématiques avec des moyens pris sur l’autonomie et dont l’organisation fragiliseraient les postes et les services. En effet, qu’adviendra-t-il de ces postes créés si la nécessité des groupes ne se fait plus sentir l’an prochain ? Comment pourvoir ces postes alors que la pénurie de recrutement en français et mathématiques est criante ? Il est dangereux de prendre les moyens nécessaires pour réduire la pression démographique dans les classes pour créer une nouvelle organisation qui déstabilisent la pérennité de postes et des emplois ! Il y a de l’apprenti sorcier dans les mesures « choc des savoirs » ! Et ce sont les élèves et les personnels qui en paient le prix !
De surcroît, la FSU veut aussi dénoncer le déni de démocratie qui entache les discussions que nous aurons aujourd’hui. En effet, Nous siégeons alors même que tous les conseils d’administration ne se sont pas prononcés sur la répartition des services dans les collèges du 13. Cela est compréhensible car aucun texte réglementaire n’était jusqu’à samedi dernier encore publié. Or il a bien fallu que les chefs d’établissement prépare une répartition pour vous faire remonter les besoins en poste et BMP. Nous dénonçons cet état de fait et demandons à nouveau que la délibération du CA sur cette ventilation prévisionnelle ait lieu en amont du travail sur les postes qui en découle logiquement, et pas après coup. La création ou la suppression de certains postes que nous allons étudier aujourd’hui n’a jamais été proposée devant le CA de l’établissement qui en a pourtant la compétence. Nous ne pouvons pas plus accepter que l’on refuse, par défaut de textes, aux CA de se prononcer sur l’organisation de la rentrée. Si on y ajoute, que de nombreux vœux et motions, des rejets de répartition ont eu lieu, il est nécessaire d’écouter les personnels quand ils expriment leur refus d’une réforme qui impacte leur métier.
La FSU s’engagera toujours avec les personnels qui, comme ils l’ont fait nombreux le 19 mars, veulent défendre l’École publique et les fonctionnaires qui la font, qui refusent la dégradation des conditions de travail de toutes et tous qu’impose les mesures du « chocs des savoirs ». Elle refuse les attaques dangereuses contre la Fonction Publique, l’École Publique et les métiers de l’éducation !
A rebours de tout cela, la FSU, dans le moment de bascule que nous vivons, continue de revendiquer un plan d’urgence pour le département. Il s’agit de rendre des personnels aux établissements, d’assurer la pérennité des services et la continuité des projets. Tout cela ne sera possible qu’avec une augmentation significative et sans contreparties des moyens incluant les dotations d’enseignants, les équipes pluri-professionnelles, les AED et les AESH.
Le SNES-FSU des Bouches-du-Rhône : Julien Weisz, Angélique Muniga, Nicolas Bernard-Hayrault