24 mars 2025

Notre académie, nos établissements

CSA SD du 20 mars sur les postes : unanimité contre pour dénoncer les manques de moyens, le « choc des savoirs » et l’absence de démocratie sociale !

Cette année encore, lors du CSA SD sur les ouvertures et fermetures de poste, la proposition présentée a été rejetée à l’unanimité. Le SNES-FSU a fait entendre qu’autant sur le fond que sur la forme, rien ne va !

Alors que le département recevait 30 Équivalent Temps Plein pour la rentrée 2025, cela se traduit par le solde positif de 26 créations de postes.

Cela aurait peut-être pu nous réjouir. Cependant, rien ne va réellement.

D’abord, les moyens alloués pour le département ne sont pas à la hauteur des besoins. Ils ne couvrent qu’à peine la hausse démographique, ne rattrapent pas tout ce qui a été perdu depuis 2027 et ne permettent pas de mettre en place tous les dispositifs d’inclusion nécessaires.

Ensuite, la démocratie sociale est de plus en plus malmenée : les Conseils d’administration ne se sont pas tenus dans plus de la moitié des collèges du département, le CSA SD se réunit après l’ouverture du serveur des mutations.

Enfin, alors que l’arrêté sur les regroupements en français et mathématiques a été annulé par le Conseil d’état, on ouvre des postes en français et mathématiques et on en ferme en technologie, entérinant ainsi une réforme dénoncée et pourtant en partie abandonnée ! Cela conduit aussi à une augmentation déraisonnable du nombre de BMP de 18h : 118 cette année (dont 37 en français et 25 en mathématiques).

La FSU avec les autres organisations syndicales s’est donc prononcé contre.

Déclaration liminaire de la FSU

Monsieur le Directeur Académique,

Nous remercions vos services pour leur travail et la qualité des documents transmis pour ce CSA SD , mais nous regrettons de devoir travailler cette année encore après l’ouverture du serveur sur les mutations.Le groupe de travail sur les postes aura lieu cet après-midi et le CSA Académique la semaine prochaine seulement. Ce n’est pas un calendrier qui permet une réelle démocratie sociale.
C’est trop tard pour le mouvement, mais trop tôt pour les conseils d’administration d’établissement qui eux ne se sont pas prononcés sur la répartition des services dans les collèges du 13.
Pourtant les chefs d’établissement ont préparé une répartition pour vous faire remonter les besoins en poste et BMP. L’autonomie d’un établissement n’appartient-elle qu’à son chef ?
La création ou la suppression de certains postes que nous allons étudier aujourd’hui n’a donc jamais été proposée devant le CA de l’établissement.
Il est plus que nécessaire de remettre les choses dans l’ordre, et que les CA soient consultés sur cette ventilation prévisionnelle en amont du travail sur les postes qui en découle logiquement et Il est nécessaire que les instances représentatives soient consultées avant que le mouvement ait lieu.
De même, refuser aux CA de se prononcer sur l’organisation de la rentrée sous le prétexte qu’un arrêté pourrait sortir. Prolonger les préparations de rentrée de plus en plus tard dans l’année oblige à un travail toujours dans l’attente et l’incertitude. Laissons alors les établissements libres de travailler à leur organisation et prenons en compte leur rejet de la réforme, exprimée par de leurs vœux, leurs motions, leurs rejets de répartition.
Nous sommes là pour étudier les créations et suppressions de postes dans les collèges. 30 ETP ont été délégués au département des Bouches-du-Rhône,(un solde positif de 24 postes en collège et Segpa). Ces moyens couvrent à peine la hausse démographique à la RS 2025 et ne permettent pas de rattraper le retard dans l’encadrement des élèves. Le nombre de créations de poste de lettres modernes et de mathématiques n’augmente que pour l’éventuelle mise en place de groupes qui créent une logique de tri social dès la sixième. Et encore ! Du fait même de l’instabilité de cette réforme désavouée, on fragilise les postes et les services car ce sont les BMP de ces disciplines qui explosent : 37 BMP de 18 heures en français et 25 en mathématiques… Dans le même temps, on supprime encore 11 postes de technologie pour enterrer cette discipline en 6e. Qu’adviendra-t-il des ces postes créés si la nécessité des groupes ne se fait plus sentir l’an prochain ? Comment pourvoir ces postes et ces BMP alors que la pénurie de recrutement en français et mathématiques est criante ?
Ce nombre croissant de BMP (55 en 2023, 86 en 2024, et nous en sommes à 118 pour 2025) est un signe évident de la précarisation de nos métiers. Ce n’est plus une simple variable d’ajustement, c’est le reflet d’un projet politique qui nuit au service public d’éducation en déstabilisant les équipes et en empêchant la continuité pédagogique. Flexibilité dans l’organisation, flexibilité dans les métiers, flexibilité pour s’adapter à des injonctions contradictoires : dans un CSA SD qui étudie les postes, il est important de dire que c’est cela qui dégrade nos conditions de travail et le sens que nous donnons au métier que nous faisons.
Et que propose-t-on pour prendre en compte la souffrance causée par cette désorganisation au travail ? Réduction de l’indemnisation des arrêts maladie et attaque sur les temps partiels thérapeutiques… C’est inacceptable.
A la FSU, le redéploiement des classes relais pour permettre une meilleure répartition des moyens pour que tous les territoires soient couverts est entendable. Le problème, c’est la manière dont on traite le personnel qui encadre ces classes. Supprimer une classe relais pour la remplacer par une ouverture de division dans un bâti qui souffre de son insuffisance, par exemple, n’est qu’une pression supplémentaire sur l’Éducation Prioritaire qui a perdu en dotation en emploi.
C’est de moyens d’éducation et non d’uniformes, de service national, de contrôle à l’entrée des établissements, dont ont besoin nos élèves. Ces mesures démagogiques ne régleront rien, elles ne font que renforcer les idées réactionnaires.
La FSU s’engagera toujours avec le personnel qui veut défendre l’École publique, et les fonctionnaires qui refusent la dégradation de leurs conditions de travail. Elle refuse les attaques dangereuses contre la Fonction Publique, l’Ecole Publique et les métiers de l’Education ! La jeunesse n’a pas besoin d’être mise au pas ! Nous lui souhaitons un avenir en tant que citoyens éclairés, et non en tant que soldats déshumanisés.
La FSU revendique un plan d’urgence pour le département, une organisation stable et pérenne des enseignements, de la démocratie dans nos instances.
Il faut par-dessus tout attribuer du personnel aux établissements, garantir la pérennité des services et la continuité des projets. Tout cela ne sera possible qu’avec une augmentation significative et sans contreparties des moyens incluant les dotations d’enseignant.es, les équipes pluri-professionnelles, les AED et les AESH.