11 avril 2018

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Jeudi 19 avril 2018 : Grève nationale

Jeudi 19 avril 2018 : Grève nationale

SNES-FSU Aix-Marseille
A Marseille, le mercredi 11 avril 2018,

 Pas de vacances pour la mobilisation<small class="fine d-inline"> </small>!

 <strong class=Grève dans le second degré Jeudi 19 avril 2018 à l'appel du SNES-FSU, de la CGT'Educ'Action et de SUD Education Manifestation à -* 10h30 sur le Vieux-Port de Marseille
  • 11h devant la Préfecture d'Avignon Grève dans la Fonction Publique Mardi 22 mai à l'appel de la FSU, de la CGT, de Solidaires, de FO, de l'UNSA, de la CFTC, de la CGC, de la FAFP' />

Le SNES-FSU Aix-Marseille considère que le gouvernement est maintenant entré dans une phase importante de son offensive libérale.

Les annonces du Ministre Dussopt sur la Fonction Publique sont gravissimes (refonte du statut général de la fonction publique, recours au contrat plutôt qu’au statut, rémunération au mérite). Le programme « Action Publique 2022 » vise à annoncer les missions dont l’Etat entend se désengager par abandon ou privatisation. En écho aux propos de Pierre Bourdieu en 1995, c’est la conception française de la fonction publique et des services publics qui est attaquée.

Dans l’éducation, les quatre réformes de l’accès à l’Université, du baccalauréat, du lycée général / technologique, de l’enseignement professionnel / apprentissage, sont cohérentes et dessinent un changement de nature dans les missions des lycées : ceux-ci n’ont plus vocation à contribuer à l’élévation générale des qualifications en accueillant toute une classe d’âge. Mais les lycées généraux et polyvalents sont restructurés pour correspondre aux besoins d’une moitié de la classe d’âge, celle qui peut dès la fin de la seconde envisager des études à bac + 3 (la loi d’orientation vise 50 % d’une classe d’âge à ce niveau d’études) alors que le lycée professionnel, dans lequel l’alternance serait développée, se consacrerait, sous l’égide des Régions, à l’apprentissage des métiers nécessitant une formation courte.

La réforme du ferroviaire, dans un contexte de sous-investissement structurel dans le réseau, d’endettement chronique de la SNCF pour palier ce sous-investissement, d’ouverture à la concurrence privée, est à la fois une remise en cause des services publics (comme l’est la privatisation de l’énergie hydraulique) et un préalable à la réforme des retraites de 2019 : l’enjeu est tout à la fois de faire céder un bastion syndical puissant pour désarmer les futures mobilisations mais aussi, par le biais de la réforme du statut des cheminots, d’avancer sur la réforme des régimes spéciaux des retraites.

Car la réforme des retraites qui s’annonce en 2019 sera également une réforme du statut, des statuts. Le code des pensions est en effet un pilier du statut général des fonctionnaires qui prévoit que les retraites des fonctionnaires ne sont pas payées par une caisse de retraites mais sont des salaires continués payés, comme les salaires des actifs, par le budget de l’Etat. Avancer vers un régime universel, qui plus est un régime par points, c’est poursuivre la banalisation du statut de fonctionnaire dans le même temps que l’on casse le lien entre salaire et pension, la prédictibilité du montant des pensions, et que l’on engage une nouvelle réduction des pensions versées.

Alors que dans notre secteur la nouvelle organisation locale des épreuves du baccalauréat rompt avec la notion constitutionnelle d’égalité de traitement entre les lycéens, que les attendus et les algorithmes locaux de Parcoursup renforcent l’autonomie des universités, le gouvernement annonce une réforme de la Constitution qui ouvre la voie à un droit à la différenciation pour les collectivités locales qui pourraient ainsi décider de déroger à la loi commune. Le discours du Président de la République devant la Conférence des Evêques de France enfreint gravement la loi de 1905 au moment où s’ouvrent des débats importants sur la bioéthique.


Quelle société dessinent ces réformes ? Les enseignants sont-ils d’accord avec ces changements ? Sont-ils prêts à se mobiliser ?

Pourtant, il faut le dire : le rapport de force issu de l’action syndicale, du collectif, est utile et efficace, comme nous l’avons vu dans notre secteur où le gouvernement a été contraint de renoncer à la semestrialisation des enseignements et à l’annualisation du service des enseignants, de maintenir la voie technologique, de rétablir partiellement les spécialités en terminale technologique. La revalorisation PPCR montre que notre syndicalisme peut également agir sur le quotidien des collègues en améliorant les carrières de nombreux collègues. Alors que l’unité d’action était impossible entre les deux pôles du syndicalisme français, on voit dans la Fonction Publique, chez les retraités, les cheminots, que l’unité d’action de tous (que nous prônons) redevient possible, ce qui est un levier dans la bataille de la mobilisation et dans celle de l’opinion.

C’est la raison pour laquelle le SNES-FSU appelle les collègues à se mobiliser fortement pour un service public d’éducation qui se donne les moyens de résorber les inégalités scolaires, qui permette d’améliorer le niveau de qualification de la population française et qui contribue à réduire les inégalités sociales de naissance ou de famille. Il appelle à se mobiliser pour la défense du statut de la fonction publique, du code des pensions, et la défense des services publics, éléments déterminants des politiques publiques de redistribution et d’égalité. Il appelle à veiller à une organisation de la République qui renforce les libertés publiques et l’implication des citoyens dans la vie démocratique, qui soit cohérente avec l’égalité de traitement des citoyens et qui permette la mise en œuvre de politiques fraternelles de redistribution et de lutte contre les inégalités. Il appelle à défendre fermement la séparation des églises et de l’Etat.

Les mobilisations à venir sont déterminantes. En premier lieu, la grève nationale de tous les fonctionnaires, dans l’unité (FSU, CGT, UNSA, Solidaires, FO, CFTC, CGC, FAFP), le mardi 22 mai 2018, dans la suite des actions du 22 mars et du 10 octobre. Le SNES-FSU appelle en outre à la grève nationale les jeudi 19 avril 2018 (et jeudi 3 mai 2018) pour défendre le second degré, les conditions d’étude et de travail dans les collèges et les lycées, dénoncer la fermeture des CIO et la régionalisation de l’ONISEP, demander l’abandon de la réforme du baccalauréat et du lycée.

Nous considérons en outre que les organisations syndicales devraient organiser dans l’unité et sans exclusive un forum social pour élaborer une plate-forme revendicative alternative aux politiques économiques, sociales et environnementales actuellement suivies.

S’agissant de la manifestation du samedi 14 avril 2018 à Marseille, le SNES-FSU Aix-Marseille appelle à participer, sur la base des revendications syndicales, au pôle « Education, enseignement supérieur et recherche » qui sera organisé dans la partie syndicale de la manifestation pour la défense des services publics, initialement proposée par l’intersyndicale des Bouches-du-Rhône CGT/FSU/Solidaires/UNEF. Le SNES-FSU Aix-Marseille se félicite que cette manifestation soit soutenue par plusieurs partis politiques et associations, mais il tient à rappeler qu’il reste attaché au principe de l’indépendance syndicale. Avec la FSU, le SNES-FSU Aix-Marseille demandera à être reçu en audience par tous les partis politiques républicains pour faire connaître et partager ses analyses et ses revendications.

Le SNES-FSU Aix-Marseille appelle tous ses militants à mener le débat de conviction dans chaque établissement et CIO auprès de tous les collègues, en HIS ou en AG, mais aussi à destination des parents, pour contribuer à la prise de conscience des enjeux, mettre en débat nos analyses et revendications, élargir la mobilisation au plus grand nombre.

Se mobiliser dans les semaines qui viennent, c’est contribuer avec les autres salariés à défendre le modèle social français. Comme en 1995, en 2003, en 2010, l’heure est à la mobilisation.