Faut pas prendre les PsyEN pour des pions ! Cliquer ici
La régionalisation de l’orientation est une menace, depuis 2003. Telle une épée de Damoclès qui guette les services d’orientation de l’Education Nationale mais aussi ses personnels.
Le SNES-FSU a réagi immédiatement aux échos véhiculés par la presse du transfert de l’orientation scolaire aux régions, en formulant une demande d’audience, enfin accordée le 3 Avril 2018.
La conseillère sociale du Ministère de l’Education Nationale confirme le transfert des délégations régionales aux régions et la fin de la mission d’information sur les métiers et les formations pour l’Onisep. La fermeture progressive de tous les Centres d’Information et d’Orientation est annoncée aux organisations syndicales et à l’ACOPF (Association professionnelle des conseillers d"orientation Psychologue).
Cette décision est présentée comme une conséquence du projet de loi « liberté de choisir son avenir professionnel »
Les représentants du Ministère de l’Éducation Nationale, questionnés sur les raisons de ces fermetures, la réponse a été de renforcer le SPRO (Service Public Régional d’Orientation), coquille vide qui se limite à un numéro de téléphone, créé et impulsé par la politique de Sarkozy, à l’époque où a été décidé qu’un seul poste remplacerait 6 départs à la retraite pour les COPsy.
Dans toutes les académies les PsyEN-EDO (Psychologue de l’Éducation National - Éducation, Développement, conseil en Orientation scolaire et professionnel) se sont mobilisés à travers différentes actions : rassemblements, présence dans les cortèges pendant les manifestations de l’Éducation autour des thèmes de la défense d’un service public gratuit et le non à la marchandisation de l’orientation scolaire. Communications envers les partenaires EN et extérieurs, élus et presse…
Dans plusieurs académies le SNES-FSU a appelé les collègues PsyEN à accomplir l’intégralité de leur service dans les CIO.
Les PsyEN, après avoir été « rassurés » par un projet de continuité de leur service sur les établissements, sans aucune information complémentaire sur leur statut, le projet de loi s’enrichit progressivement d’articles qui prévoient des changements dans le programme du concours mais aussi la possibilité pour les PsyEN de double tutelle état/région.
Il est très difficile pour un professionnel de devoir sans arrêt justifier de l’importance de présence de psychologues auprès des adolescents dans le système éducatif. Mais aussi de la nécessité de l’existence de CIO, lieu d’affectation des PsyEN EDO. Le CIO est partie intégrante de l’identité professionnelle. C’est le travail d’élaboration en équipe, de création d’outils à l’usage des établissements, d’outils spécifiques, d’analyse de données statistiques sociologiques, économiques, données sur le système éducatif, qui permet aux PsyEN de développer leur professionnalité.
En effet le CIO répond aux questionnements des adolescents et de leur famille sur l’école, la formation, les métiers, les projets d’avenir… pour un public très large et pas forcément scolarisé : décrocheurs, primo-arrivants…, premier accueil pour le public adulte.
Cette confrontation d’expériences entre collègues constitue un enrichissement qui bénéficie au public accueilli.
Devoir expliquer, depuis 2003, que l’orientation ne se réduit pas à communiquer des informations, justifier sa propre existence professionnelle et celle de la structure CIO dont les coûts sont parfois à la limite de la possibilité de fonctionner, dont les personnels depuis longtemps diplômés de haut niveau et les moins rémunérés des niveaux certifiés sont face à une remise en question permanente,d’incertitudes professionnelles qui les maintiennent en forts risques psycho-sociaux.
Ce qui les perturbe le plus c’est : « Quand le CIO sera fermé qui va recevoir notre public ? »
Car pour plagier un collègue qui a été un militant très engagé au sein du SNES-FSU : « notre métier, c’est de l’humain ! »
Rose Di Salvo