Nous espérons tous surmonter cette terrible pandémie dans les meilleurs délais. Nos pensées vont aux victimes et à leurs proches. Dans une remarquable unité, les citoyens saluent les soignants, les services publics, et les salariés qui œuvrent pour la population. Les personnels de l’éducation nationale sont de même loués pour leur implication et les nombreuses initiatives solidaires dont ils sont à l’origine !
Saurons-nous collectivement tirer les leçons de la pandémie, et transformer le modèle économique, l’ordre idéologique, et l’organisation sociale de notre monde ? Pour le financement des services publics et des biens communs, pour une relocalisation des productions stratégiques, pour des circuits courts économes en carbone, pour une consommation recentrée sur l’essentiel, pour une démocratisation de la gouvernance des entreprises, de l’Etat et des services publics, pour la justice sociale ?

Qu’on ne se berce pas d’illusions : les jours meilleurs ne pourront advenir sans qu’on s’en mêle !

Car le shut down qui a plongé des millions de salariés dans le chômage, la misère et la crainte nourrissent les nationalismes, la xénophobie et les eaux glacées du calcul égoïste ! Pendant que la Chine et les Etats-Unis se disputent le leadership mondial, l’Union Européenne n’en finit pas de tergiverser et le nord jaloux de ses excédents lésine sur sa coopération avec un sud étranglé par l’austérité. Traitements et vaccins sont vus par les grands groupes de santé comme la nouvelle poule aux œufs d’or. Les aides publiques s’orientent massivement vers les entreprises, Renault, Air France... sans contreparties écologiques ou sociales alors que les ordonnances prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire sabordent les acquis sociaux. Le e-learning et les edtechs offrent leurs solutions marchandes, et les inégalités d’accès aux savoirs explosent. Dans la plus pure logique libérale, l’obligation scolaire cède le pas au volontariat, n’est-ce pas M. Blanquer ?

Nous ne laisserons pas les beaux parleurs nous endormir. Les discours enjôleurs d’Emmanuel Macron cachent mal une orientation idéologique hostile aux salariés et aux fonctionnaires, et, dans les faits, l’actuelle majorité n’est à ce stade revenue ni sur les suppressions de poste dans les hôpitaux, les collèges, les lycées, les CIO, ni sur la loi de sape de la fonction publique, ni sur la réforme de l’assurance chômage. Elle n’a pas plus rétabli l’impôt sur la fortune. Quant aux libertés publiques, elles sont rognées sans retour à chaque nouvel état d’urgence par un Etat de plus en plus autoritaire.

Vingt ans de désolation ? Non ! A nous d’inventer les bases d’une nouvelle société, humaine, juste et solidaire.

Laurent Tramoni, secrétaire académique

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