26 novembre 2019

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Intervention du 21 novembre 2019 - M Cahouet – SFR-FSU

 Pouvoir d'achat des retraité.es
Intervention du 21 novembre 2019 M Cahouet – SFR-FSU

Ce matin, se tient une réunion au COR qui doit élaborer un rapport commandé par le gouvernement pour une opération de communication destinée à justifier des mesures régressives pour assurer l’équilibre en 2025.

Le COR répond à la commande du gouvernement qui lui a demandé de lister toutes les mesures possibles pour réduire les dépenses de retraites dont il a été dit auparavant que le déficit modeste attendu n’était pas dû à leur progression mais à la faiblesse des financements.

Ce déficit est mis en scène pour justifier la litanie de mesures régressives : report de l’âge de départ, augmentation de la durée d’assurance et en bonne place l’indexation des pensions déjà liquidées.
En tant que retraités nous sommes donc dans le viseur pour le maintien ou l’aggravation de la sous indexation actuelle des pensions, notamment au-dessus de 2000 euros.

Cette liste détaillée de toutes les mesures régressives qui seraient utilisées pour réduire le modeste déficit de 2025, fait que tous et toutes devenons la cible de cette « réforme », contrairement à la promesse de Macron-Delevoye de « réserver » la réforme systémique aux départs en retraite après 2025 à partir de la génération 1963 et de maintenir le pouvoir d’achat (promesse du candidat Macron puis du président). Le COR explique bien que le « levier » indexation est une des principales ressources en montrant que les économies réalisées par ce seul mécanisme constitue plus de la moitié des gains d’économie obtenus par l’ensemble des mesures (mesures d’âge t indexation)

 Pouvoir d'achat des retraités

La baisse du pouvoir d’achat des retraités est un fait reconnu. Il est lié aux mécanismes d’indexations, aux dépenses contraintes et aux choix politique du pouvoir en matière de politique fiscale notamment. Les témoignages sur la perte du pouvoir d’achat, les études, concordent.

Revalorisation des pensions : on est dans l’infiniment petit (depuis 2014 entre gel et sous-indexation de 0,3 % sauf en 2017 : année d’élection 0,8. Si on traduit en euros : 100 euros de pensions brute en 2014 donnent 101,20 six ans plus tard (1,20 euros en 6 ans).Il faut dénoncer une mesure gravissime, le traitement différencié entre pension <à 2000 et >à 2000.
Jusqu’à une époque récente les études du COR ont montré que la pension moyenne versée avait tendance à augmenter légèrement au-delà de l’inflation. Il s’agit de l’effet noria : les nouvelles pensions liquidées étant supérieures aux pensions de ceux partis en retraite précédemment du fait de meilleurs salaires liés à une qualification supérieure.
Travailler sur l’évolution du pouvoir d’achat de chaque retraité nécessite d’éliminer cet effet noria et de suivre d’année en année l’évolution des pensions déjà liquidées.
Avant les réformes de 1993 (RG) et 2003 (FP) : pensions indexées sur les salaires. Depuis : indexation sur l’Indice des Prix à la consommation ce qui mécaniquement conduit à une baisse des pensions. Ce mécanisme était pourtant censé garantir le pouvoir d’achat des retraités sur le long terme. Mais, il n’est est rien. Il ne garantit pas le pouvoir d’achat relatif à celui des actifs et il y a appauvrissement relatif des retraités : c’est pourquoi même le COR parle de paupérisation car en général, le salaire des actifs progresse plus vite que les prix. Lier indexation sur les salaires et retraites, c’est aussi rappeler le statut de retraité ancien salarié. La rupture favorise toutes les dérives (la retraite n’est plus un droit mai une allocation).
Le niveau de vie des retraités est lié aussi aux politiques fiscales du gouvernement et aux dépenses contraintes.
Les dépenses contraintes pèsent de plus en plus lourdement. A cela, s’ajoutent les mesures fiscales qui ont amputé le pouvoir d’achat des retraités : suppression de la 1/2 part pour la personne seule ayant élevé des enfants, imposition de la majoration de 10 % pour les retraités ayant élevé 3 enfants, instauration de la CASA, augmentation de la CSG pour 4,5 millions de retraités (avec les 4 taux de CSG appliqué selon les ressources du ménage, l’exemption ou non de la taxe d’habitation, difficile de parle de pouvoir d’achat moyen)
Quelques mots sur les dépenses contraintes que l’INSEE appelle : dépenses pré engagées, c’est à dire, réalisées dans le cadre d’un contrat difficilement renégociable à court terme : loyers, factures d’eau, d’électricité, de gaz, téléphone, internet …d’une les dépenses ont augmenté (12,4 % du revenu disponible en 1959 à 29,4 % en 2017). Les chiffres concernent la population entière et montrent que les ménages ne disposent pas de beaucoup d’argent une fois que les factures sont payées d’autant que dans ces dépenses, le poste transports-carburants ou transports en commun n’est pas pris en compte. A noter que ces dépenses pèsent d’autant plus lourdement chez les plus pauvres.
Dépenses de santé : les retraités sont impactés à double titre
A l’augmentation de l’âge correspond aussi l’augmentation du complémentaire de santé (27 % des dépenses contraintes pour les plus de 65 ans, et 136 euros ; 95 euros pour la moyenne de la population)
Souvent des hospitalisations plus fréquentes, des besoins supérieurs, l’âge entraîne une hausse inexorable des dépenses de santé : 1280 euros (hors mutuelle 25 à 45 ans). (1860 selon le COR en moyenne) sans parler du RAC en EHPAD ou même à domicile.

 Et demain<small class="fine d-inline"> </small>?

La réforme systémique des retraites qui s’annonce :

  • jusqu’en 2025, mesures régressives en perspectives pour « assurer l’équilibre » (déficit prévu entre 0,3 et 0,6 % à la hausse, le déficit non lié aux dépenses de retraites mais liées à la diminution des ressources)
  • la règle d’indexation reste fixée par l’inflation.
    Le rapport Delevoye prévoit un maintien de la part des retraites à 13,8 % dans le PIB alors que le nombre de retraités va augmenter … donc une part plus faible pour tous.
    Aujourd’hui, la pension moyenne est égale à 64,4 % du salaire moyen. Selon le COR, elle serait à 50,9 % en 2050.

1er Janvier 2020 ?
Le PLFSS 2020 n’est pas voté. Le projet reconduit la barrière 2000 euros et moins entre les retraités. Les retraites en brut jusqu’à 2000 euros : + 1 % et 0,3 % pour les autres
La revalorisation se fera en deux temps : janvier : 0,3 ou 1 % - mai 2020 : réajustement avec effet rétroactif au vu des données définitives consolidées (0,8 à 0,4).

Conclusions du COR (juin2019)
« Il réitère son appel à apporter une attention particulière aux règles d’indexation des pensions […] afin d’assurer un meilleur partage de la croissance entre actifs et retraités et de rendre la trajectoire du système moins sensible à l’évolution de l’environnement macro-économique.

Résultats

L’écart se creuse entre pensions et salaires. Selon les analyses du COR, le niveau de vie relatif va se dégrader pendant les 50 années à venir.
Le décrochage est de 0,8 % par an en moyenne bien plus importante quand la pension est gelée : 22 % en 20 ans.
La baisse du pouvoir d’achat en chute libre depuis 25 ans.
Le taux de pauvreté (femmes surtout) augmente : les CCAS, le SP, les restos du cœur …en témoignent. Le pouvoir d’achat d’un cadre à la retraite a baissé de 8 % en 22 ans. De fait, le COR souligne un retour à son niveau de vie relatif 1980-1990 en 2070. Il a baissé de 1,5 point entre 2017 et 2019.Dans son rapport de ce jour, il explique que la nécessité de limiter la revalorisation à 0,5% se traduirait par une baisse annuelle de 1,1% entre 2021 et 2025.
De fait avec l’indexation sur les prix et les choix politiques, les retraités subissent la double peine : la mesure est par nature défavorable aux retraités et le gouvernement impose des dérogations à la loi en décidant du gel des pensions ou de leur sous indexation.

 Propositions

Je ne vais pas les reprendre toutes mais insister sur notre exigence d’une revalorisation des pensions de retraites (avec rattrapage des pertes subies) pour toutes et tous et le retour à une indexation sur les salaires De l’argent, il y a en a : il faut des choix politiques pour une répartition des richesses qui assure la la justice sociale