Lundi 25 mars 2013, le Recteur de l’académie d’Aix-Marseille présente en Comité Technique Paritaire les orientations académiques pour la rentrée scolaire 2013.
91 créations d’emplois marquent une inflexion après 2000 suppressions en 10 ans, mais le compte n’y est pas, comme pour les lycées généraux et technologiques qui continuent à perdre des moyens relativement à leurs effectifs.
Cette rentrée scolaire se place sous le signe d’une inflexion notable : après 10 années consécutives de suppressions d’emplois (lire http://www.aix.snes.edu/spip.php?article1616 ), et 2000 emplois perdus, soit une baisse de 11 % du nombre d’enseignants présents dans l’académie, les collèges et les lycées de l’académie d’Aix-Marseille se voient dotés de 91 emplois supplémentaires pour la rentrée scolaire 2013.
Le H/E (nombre d’heures d’enseignement disponible rapporté au nombre d’élèves scolarisés) de l’académie, après avoir baissé de 2% entre 2007 et 2012, progresse de +0.5% pour retrouver son niveau de la rentrée scolaire 2009. Nous sommes encore loin du potentiel d’encadrement de nos élèves dont nous dispositions en 2007, et même en 2003.
Les moyens alloués permettent de renforcer les dotations des lycées professionnels de l’académie (+0.5%) quand ceux-ci ont déjà vu leurs moyens croître de 4% entre les rentrées scolaires 2007 et 2012. Malgré une indéniable politique rectorale de soutien de l’enseignement professionnel, les difficultés scolaires s’accroissent (lire sur notre site), comme le montrent les statistiques qui pointent une augmentation inquiétante du décrochage dans les formations professionnelles (5000 élèves potentiellement décrocheurs dans les Lp de l’académie), un taux d’échec qui reste fort et des résultats aux baccalauréats professionnels qui ne sont pas à la hauteur des espérances (cf BA académique spécial n°271 du 4 marssur les affectations dans le second degré). Cela confirme la justesse des critiques des syndicats de la FSU sur la réforme Darcos du baccalauréat 3ans, qui a réduit la durée des études et accru les exigences attendues des élèves.
A cette rentrée, les collèges de l’académie devraient voir leurs moyens remonter au niveau de 2008, avec une hausse de 1% du H/E par rapport à la rentrée 2012, après avoir perdu 1.67% depuis la rentrée scolaire 2007. Le SNES alerte en particulier sur les dotations de l’éducation prioritaire qui restent insuffisantes.
Mais ce sont les lycées généraux et technologiques, pourtant fortement déstabilisés par les réformes contestées de la voie générale et des séries technologiques, qui payent le plus lourd tribut aux baisses de moyens : après avoir vu leur H/E baisser de 4.5% de la rentrée 2007 à la rentrée 2012, ceux-ci subiront à nouveau une ponction de 1% à la rentrée 2013. C’est bien là la preuve que les réformes Chatel des lycées ont eu pour effet de réduire fortement les moyens alloués aux lycéens français. L’imposition d‘un tronc commun en dépit des cohérences pédagogiques que devraient impliquer les choix d’orientation des élèves par séries, la disparition de grilles nationales de dédoublements et la mise en place en trompe l’œil d‘un accompagnement qui n’a de personnalisé que le nom ont ainsi fortement détérioré les conditions d‘accueil et d’étude dans les lycées.
C’est ce qu’avaient montré à la rentrée les lycées paralysés et désorganisés du fait des conséquences de la réforme Chatel, parvenue cette année en Terminale.
C’est ce qu’illustre la baisse continue des taux d’orientation vers les séries technologiques industrielles (lire http://www.aix.snes.edu/spip.php?article1652), passé en deux ans de 6.8pts à 5.9 pts.
Cette situation dans les lycées pénalisent autant les élèves, massés dans des classes aux effectifs élevés, que les professeurs, qui voient leur temps de travail accru par des modifications insidieuses des conditions de prise en charge de leur service (majorations pour effectifs faibles, pondérations de BTS, heures de premières chaires). Aussi, le SNES demande le maintien des obligations réglementaires de service des professeurs telles qu’entendues avant les décrets Robien de 2007. Il demande la remise à plat urgente de la réforme des lycées avec en guise de première mesure le rétablissement de grilles nationales de dédoublement.
Concernant la préparation de rentrée dans les établissements, le SNES-FSU s’interroge sur les choix imposés à la communauté éducative dans certains établissements en dehors des cadres habituels de fonctionnement démocratique des Conseils d’Administration.
Concernant les personnels, le SNES-FSU se félicite du choix qui a été fait par le Ministère de diminuer les postes partagés sur plusieurs établissements, qui nuisent au travail des équipes et à la disponibilité des professeurs pour les élèves. Dans notre académie, cette démarche donne des résultats sensibles : -17.7 % dans les lycées, -13.4 % dans les collèges des Bouches-du-Rhône, -11 % dans les collèges du Vaucluse.
Le SNES-FSU se félicite que les postes vacants dans les établissements ECLAIR soient attribués selon les règles communes. Nous veillerons en outre à ce que soit tenu l’engagement qu’aucun stagiaire lauréat des concours n’effectue son stage dans un des établissements de l’éducation prioritaire.
En outre, le SNES-FSU est intervenu pour que le dispositif « Emploi d’avenir professeurs » soit bien un dispositif de formation et de découverte du métier sous forme d’observation et de pratique accompagnée, que les impératifs de la formation soient priorisés et que les EAP ne soient pas utilisés pour compenser les carences du système. Leur temps hebdomadaire de travail doit être de 9 h en moyenne du fait des contraintes de formation, de préparation et de suivi.