26 septembre 2022

Notre académie, nos établissements

Tout va très bien... à ce qu’on dit...

Dans les Bouches-du-Rhône, il paraîtrait que tout va très bien cette rentrée. Les chefs d’établissement le disent à toutes les réunions, aux parents, aux enseignants. Les services de la DESDEN, du rectorat l’affirment : tout va bien ! Le nombre de postes non pourvus est infinitésimal. Une broutille. Tout va très bien dans le département, c’est une rentrée comme les autres ; surement pas pire que les années précédentes.
Et pourtant, il y en a des tensions dans les salles des profs et les vie scolaire ; parce que, pour en arriver là, pour qu’il y ait un prof devant chaque classe, on a mis tout le monde à contribution, on a épuisé les équipes, on a récupéré toutes les heures, on a obligé certains à prendre des heures supplémentaires, d’autres à être professeur principal. Il y a un prix pour ce « tout va bien ! »
Quand on visite les collèges du 13, on sent cette tension. Pêle-mêle, il y a des stagiaires à 9 heures et d’autres à 18 heures (pour lesquels le rectorat est fier d’avoir pu mettre leurs journées de formation en plus de leur temps de service), des non-titulaires en CDI, sans CDI (avec ou sans formation), des TZRs sur deux, trois et même quatre établissements, des AEDs maintenant en CDI mais avec des contrats de plus de 40 heures / semaine sans plus aucune formation possible, des AESHs soumis au Pial qui suivent plusieurs élèves en même temps (il faut bien faire ses 32 heures !), des enseignants qui quittent leur cours dans un bahut à 11h pour être dans un autre à 11h05 (Vive le don d’ubiquité !), des classes qui dépassent allégrement les repères prévus quant au nombre d’élèves... Si on ajoute à cela la pression managériale de certains chefs, c’est à ne plus y tenir. Il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour que tout ce surmenage ne fasse pas tomber en maladie les collègues, parce qu’il n’y aurait personne pour les remplacer !
Vraiment, il faut croire que tout va tellement bien dans cette rentrée que ça nous donne joyeusement envie d’être tous en grève le 29 septembre. Il s’agit de rappeler que ce n’est pas aux personnels de payer : ils devraient plutôt être payés eux. Tout irait alors tellement mieux !