Une année de préparation au BTS pour les bacheliers professionnels recalés de Parcoursup
Dans le contexte de la mise en place de Parcoursup et de la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur que nous combattons, le Rectorat cherche des solutions pour les bacheliers de l’enseignement professionnel qui n’obtiendraient aucune affectation à l’issue de la procédure et qui saisiraient la Commission Académique.
Il s’agirait d’ouvrir dans cinq lycées de l’académie, des classes « propédeutiques » (le nom n’est pas encore fixé, « passerelles », CPES,…) pouvant accueillir une trentaine d’élèves maximum. Deux types de classes seraient implantées, tertiaires à Saint-Exupéry, Aubanel et Marie Curie, et industrielles à Ampère et Philippe de Girard. Le Rectorat n’exclut pas d’en ouvrir ailleurs si le besoin apparaissait à l’issue du processus d’affectation. Le contenu serait assez généraliste et transversal, avec notamment de la « méthodologie ». Les élèves auraient un statut d’étudiant post-bac comme les BTS.
La scolarité serait pensée en deux temps : une partie des étudiants pouvant intégrer jusqu’à la Toussaint des places qui deviendraient vacantes en BTS à la faveur des départs d’étudiants, notamment des décrochages ; l’autre partie serait accompagnée toute l’année. Les corps d’inspection travaillent actuellement aux contenus de formation.
Les dispositifs sont financés par le Rectorat en HSA ou en HSE, à hauteur d’une trentaine d’heures. Les établissements auront un échange avec la DSM et les dispositifs devraient être fixés mi-juin. Nous avons alerté le Rectorat sur le fait que les équipes devaient pouvoir travailler à la répartition des services en connaissance de cause, et donc avoir les informations rapidement.
Pour le SNES-FSU la réussite des bacheliers professionnels en BTS est une préoccupation ancienne, et l’idée de développer des passerelles pour cela nous parait pertinente. Cependant nous regrettons que cela se concrétise dans le contexte de Parcoursup et de la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur, et de manière aussi tardive.
En effet, s’il est louable de chercher des solutions pour les élèves qui n’auront aucune affectation en fin de processus, on peut s’inquiéter de l’équité de traitement des candidats. Un candidat malheureux sur un BTS aura pu choisir, par défaut, un autre BTS sur lequel il aura été accepté, voire une licence, alors qu’il aurait pu tirer lui aussi profit de ce dispositif. Il aurait été plus juste que les lycéens aient eu connaissance de son existence avant et on peut aussi craindre qu’il soit malaisé de diffuser l’information jusqu’aux lycéens concernés pendant l’été.
La question de la valorisation pour le futur étudiant est aussi cruciale : il ne serait pas acceptable qu’à l’issue de cette année de propédeutique les jeunes se retrouvent à nouveau refusés dans tous leurs vœux. Le rectorat en est conscient et travaille sur différentes hypothèses. Le candidat se verra-t-il proposer une priorité pour l’affectation en BTS à la rentrée suivante ? Comme cela pourrait-il s’articuler avec la procédure Parcoursup ?
Le dispositif n’ayant pas fait l’objet d’une présentation en Comité Technique Académique nous avons demandé qu’une information soit faite aux représentants académiques des personnels par l’administration. Nous invitons par ailleurs les équipes des établissements concernés à solliciter la direction de leurs établissements pour avoir des informations plus précises sur la mise en œuvre et à demander une discussion en Conseil d’Administration.
Caroline Chevé – Secrétaire académique adjointe