Lors du comité technique paritaire académique du jeudi 25 mars 2010, le SNES est intervenu fortement et longuement pour dénoncer les conditions de préparation de la rentrée scolaire 2010, dans un contexte budgétaire intenable, et relayer les inquiétudes, et parfois la colère, des personnels, leurs revendications et leurs exigences. La situation justifie la mise en œuvre immédiate d’un plan d’urgence pour l’Académie d’Aix-Marseille, comme le scandaient les personnels rassemblés devant le rectorat tout au long de la matinée. La nécessité d’un tel plan est notamment illustrée par la situation critique de nos collèges.
Le SNES revendique une véritable remise à plat de la politique éducative du ministère, toutes nos demandes, y compris les plus légitimes et les plus consensuelles, se heurtant aux contraintes ministérielles, budgétaires et politiques. Le plan d’urgence que nous revendiquons pour l’Académie d’Aix-Marseille doit ainsi s’inscrire dans le cadre d’un collectif budgétaire pour l’Education.
Cette remise à plat passe également par l’ouverture immédiate de négociations sur les réformes en cours et la revalorisation. Par exemple, le dossier « Entrée dans le métier » doit être complètement retravaillé pour permettre le retour à une première année pleine de formation professionnelle en alternance. La question de la revalorisation des carrières doit être abordée sur d’autres bases, prenant en compte la difficulté au travail, l’accroissement des missions et les rémunérations. Sur la réforme des lycées, de nouvelles discussions doivent permettre de revoir la réforme du cycle Terminal, dont la mise en œuvre ne sera effective qu’à partir de la rentrée 2011, en particulier sur la question des séries technologiques.
Réforme des lycées
Le SNES, avec le soutien majoritaire des personnels, revendique immédiatement l’arrêt de la mise en concurrence des établissements, qui peut se traduire dès la rentrée 2010 par l’élaboration d’une grille nationale des horaires des enseignements dédoublés et l’arrêt de l’assouplissement de la carte scolaire qui accroît fortement la ghettoïsation dont sont victimes de nombreux établissements. Le SNES revendique également le doublement des horaires alloués aux enseignements d’exploration en seconde et la limitation à deux heures-professeur par division de l’accompagnement personnalisé, financé aujourd’hui par des réductions de l’horaire d’enseignement.
Sur la question de la carte scolaire, le gouvernement doit abandonner la perspective d’une suppression pure et simple de la carte scolaire et mettre en place des groupes de travail associant tous les partenaires sur la rénovation de la sectorisation pour assurer la mixité sociale.
Il n’est pas acceptable que les synthèses des consultations sur les nouveaux programmes, écrites par l’Inspection, ne soient pas publiques.
Entrée dans le métier
Sur la question de la Formation des maîtres, pour laquelle le recteur a accepté de réunir un comité technique extraordinaire en mai, le SNES demande immédiatement le retour à une formation professionnelle en alternance hebdomadaire pour les lauréats aux concours dès la rentrée 2010. A minima, et en attendant les évolutions nationales sur ce dossier, l’Académie pourrait garantir un tiers temps de formation hebdomadaire chaque semaine aux futurs lauréats, ce qui permettrait de les affecter sur des blocs provisoires de moyens au lieu de soustraire plus de 200 postes au mouvement des titulaires.
Revalorisation de nos métiers
Sur la question de la revalorisation des métiers de l’éducation Nationale et de la prise en compte des difficultés professionnelles qui se généralisent à tous les établissements, le SNES revendique une reconstruction des carrières, un plan de titularisation pour les personnels précaires, l’augmentation des possibilités de recrutement et d’accès au corps des agrégés, la poursuite de l’augmentation des possibilités d’accès aux grades de la hors classe, abandonnée par le Ministère.
Dans l’Académie, le SNES demande au recteur la tenue de demi-journées banalisées dans tous les collèges pour permettre aux équipes d’élaborer des réponses collectives aux difficultés de scolarisation et de vie scolaire. La question du temps de travail peut d’ores et déjà trouver une première réponse dans le cadre de consignes précises données aux chefs d’établissement pour limiter l’inflation bureaucratique de réunions internes placées en dehors du temps de service.
Il y a dans bien des secteurs et des zones de notre académie une véritable urgence éducative. Un plan répondant à cette urgence doit intégrer des aspects tant qualitatifs que quantitatifs, basés sur les retards sociaux et scolaires de l’académie, les difficultés de scolarisation, le déficit d’encadrement (rien que pour les collèges des Bouches-du-Rhône, il faudrait financer 650 emplois pour revenir à la moyenne des taux d’encadrement de France) : les 97 suppressions de postes ainsi que le taux d’heures supplémentaires dégradent dangereusement des conditions d’enseignement déjà difficiles. La rentrée prochaine s’annonce problématique pour tous : multiplication des compléments de service et des mesures de carte scolaire, suppression de nombreux dispositifs pédagogiques pour les élèves en difficultés, diminution de l’offre de formation. Le nombre de demandes d’audience à l’IA venant des établissements atteste de la crainte des personnels et des parents d’élèves quant aux conditions de la rentrée prochaine ainsi que du caractère urgent de la situation.
Il n’est pas pensable que la rentrée 2010 se passe correctement sans le rétablissement du potentiel de remplacement de l’académie (qui a subi une ponction de 20% à la rentrée 2009, ce qui se traduit par une impossibilité pour l’Académie à remplacer les enseignants absents avant trois semaines) et le rétablissement des 89 emplois supprimés dans l’académie au titre du redéploiement entre académies à la rentrée 2010. Une nouvelle réunion paritaire extraordinaire aura lieu au rectorat vendredi 2 avril pour affiner la préparation de rentrée en fonction des nouveaux développement attendus, en particulier sur la question des collèges des Bouches-du-Rhône dont l’étude des dotations et les emplois se poursuivra dans le cadre d’un comité technique paritaire départemental extraordinaire mercredi 31 mars.
Le SNES entend inscrire ses revendications dans le cadre d’un collectif budgétaire pour l’Education immédiat et d’une planification pluri-annuelle des recrutements. A terme, le SNES revendique le rétablissement des 1700 emplois supprimés depuis 2003, qui représentent 10% des postes d’enseignants dans les collèges et les lycées. Un effort particulier doit être fait pour les vies scolaires, qui conjuguent pénurie et précarité aigue.
Face à ces revendication précises, le rectorat n’a pu que renvoyer à des discussions nationales. C’est pourquoi le SNES appelle les établissements à poursuivre, avec les parents et les usagers, les mobilisations dans les établissements, sous toutes les formes possibles qui seront décidées majoritairement. Une journée nationale d’action dans les collèges et les lycées aura lieu mercredi 31 mars en attendant de nouveaux temps forts nationaux à la rentrées des congés de printemps.
SNES Aix Marseille
Le jeudi 25 mars 2010