8 juillet 2017

Notre académie, nos établissements

Langues Régionales : où en sommes-nous ?

Nous vous proposons ci-dessous un compte-rendu de la dernière réunion du Conseil Académique des Langues Régionales, qui s’est tenu fin juin 2017, après une longue période sans instance. M. le Recteur regrette d’ailleurs la réunion du mois de mai « manquée » et espère à l’avenir s’en tenir au calendrier.

Il considère la nouvelle circulaire (avril 2017) comme une progression, dans un contexte où la réforme a fait perdre un quart des effectifs dans les établissements. Les pertes sont constatées surtout pour le niveau 6è (baisse ou suppression des heures attribuées pour le niveau et fermetures de sections).

Les EPI ont eu, selon M. le Recteur, des conséquences positives pour l’enseignement de la LR et des assouplissements de la réforme à ce niveau sont prévus.

Madame Rachida Dumas (IPR Langues Rares) soutient également que les EPI ont permis à la LR de « prendre vie » et de donner du sens aux apprentissages (de nombreux collègues ont refusé d’y prendre part toutefois, d’autres y ont été contraints car des interprétations des textes suggéraient aux chefs d’établissement de ne maintenir la LR que dans le cadre des EPI !).

Monsieur le Recteur : la chaîne des langues romanes peut être exploitée en tant que grande richesse, et justifie par là le fait qu’au CLG « Lou Garlaban » à Aubagne, l’enseignement du catalan a été mis en place (appariement avec Barcelone initié, justifiant cette opération pour une LR non présente sur le territoire provençal).

L’exploitation de la richesse des langues romanes dans notre académie est donc à favoriser. Comment présente-t-on ces langues de façon utile ? La LR ne peut plus être étudiée comme autrefois !

Suit une comparaison des chiffres de l’enseignement privé et public, au niveau global et au niveau de la LR, puisqu’elle est enseignée également dans des établissements privés.

L’enseignement de la LR dans l’académie est très contrasté, 42 % des élèves sont à Marseille.
 
Carence de la formation :

Ces réflexions conduisent à une demande cruciale, celle de la formation des enseignants. Aucune formation spécifique n’est prévue et aucune n’a jamais été organisée au Plan Académique de Formation pour la LR. Le SNES a obtenu une promesse de formation inscrite au PAF pour 2017-2018. Monsieur le Recteur invite également les enseignants de LR à se manifester au JAP au printemps prochain pour y présenter leurs innovations pédagogiques sur le terrain.

Formation à l’ESPE : il n’existe plus d’offre systématique depuis la mastérisation, pourquoi ne pas y orienter les étudiants ? La formation à l’ESPE est inexistante. Volontaire et facultative pour le Master 1, le projet n’est pas porté par l’ESPE et financé par l’AELOC (association des enseignants en langue d’oc – avec le CD 13-)

Les pertes de moyens et diminutions globales sont à relever. Idem pour la Mission LR 13 qui a perdu un 3e PEMF pour les écoles élémentaires.
 
Refus de dérogation :

Pour la poursuite de l’apprentissage de la LR de l’école élémentaire au collège, nous sommes informés que les demandes sont étudiées avec attention, et que des demandes écrites sont à formuler. Mais à Orange, le problème est récurrent et non réglé encore à ce jour (pour les élèves potentiels de B. Hendriks)
 
 Organisation et offre de l’enseignement et moyens LR :

Un rappel du CALR de 2014 est formulé par une responsable associative (IEO CREO Provence) : il est indiqué dans les textes que les chefs d’établissement doivent informer les familles de l’enseignement de la LR car le manque d’information empêche le développement de l’offre et la supposition des demandes : pas d’action académique constatée pour la mise en place d’un dispositif particulier. Manque général d’organisation toujours constaté.

La fin du fléchage des moyens de la LR ne semble pas être un problème cependant pour l’administration. L’autonomie accrue des chefs d’établissement renvoie toutefois une réalité différente sur le terrain. M. Mauron conseille aux enseignants d’être présents en CA pour s’assurer du vote des moyens de la LR dans les établissements où ils enseignent.
 
Evaluations académiques :

100 % des élèves de fin de CM2 obtiennent le niveau A1. Les évaluations démontrent que la dignité de la langue est maintenue, et ces évaluations sont un outil de pilotage pédagogique intéressant.

Les résultats des évaluations académiques de 2016 pour le secondaire sont présentés, la LR n’est plus représentée pour cette année. Madame R. Dumas en profite pour dire que de nouvelles modalités nationales pourraient être envisagées pour l’an prochain, notamment pour rétablir un travail équilibré entre oral et écrit.
 
Questions diverses :
 

  • Le représentant de la Région demande à M. le Recteur d’affirmer le partenariat Région – rectorat en faveur du développement de la LR
  • A la demande d’une nomination d’un IA- IPR pour la LR : Monsieur le Recteur répond que l’agrégation n’existant pas, c’est impossible (pourtant c’est possible dans les autres académies où la LR est enseignée). A la demande de la mise en place de la formation pour l’agrégation LR : le Rectorat ne met en place de formation pour la rentrée prochaine car il ne dispose d’aucune information à ce sujet (mise en place à la rentrée prochaine toutefois à Toulouse et Montpellier).
  • Demande récurrentes (IEO, région, AELOC) à propos de la non – réunion du CALR (qui devrait pourtant l’être deux fois par an) et de possibles réunions pour amélioration de l’organisation du travail : les réponses sont évasives et M. le Recteur promet de s’en tenir au calendrier à l’avenir. Il rappelle également qu’il ne faut pas idéaliser sa propre jeunesse (sic) et transposer.
  • Pourquoi ne pas ouvrir de nouvelles sections lorsque dans un secteur développé en LR (à l’élémentaire), les dérogations pour poursuivre l’apprentissage sont refusées ? M. le Recteur, le DASEN et M. Mauron disent y porter une attention particulière. Si des demandes écrites nominatives des familles, en grand nombre (ou en nombre suffisant) sont formulées, des ouvertures de sections pourraient être réalisées. Mais cela ne semble pas être la politique actuelle (manque de crédibilité lorsqu’une section a été fermée, il semble peu probable d’obtenir sa réouverture – rappel du cas d’Orange, CLG Giono).