Malgré la crise sanitaire actuelle, le groupe de travail du CTSD des Bouches-du-Rhône prévu ce matin a pu se tenir en audioconférence. Il portait sur les propositions de créations et suppressions de postes dans les collèges du département pour la rentrée prochaine.
Le contexte
Pour rappel, les moyens attribués aux collèges des Bouches-du-Rhône pour la rentrée 2020 sont largement insuffisants pour absorber la hausse démographique prévue : alors qu’il faudrait créer 86 emplois pour maintenir le taux d’encadrement et accueillir 1 264 élèves supplémentaires, seuls 21 ETP (équivalents temps plein) sont prévus.
Rien qu’en REP+, il manque 43 emplois pour faire face à la poussée démographique !
Lors des conseils pédagogiques, commissions permanentes et CA de ces dernières semaines, nous avons tous constaté les conséquences de ces choix budgétaires : moins de dédoublements, plus d’élèves dans nos classes, une concurrence accrue entre les disciplines et les dispositifs…
Nous avons à nouveau dénoncé la faiblesse de cette enveloppe départementale, demandé à ce qu’elle soit revue à la hausse pour toutes les catégories d’établissement, et exigé des moyens d’urgence pour les collèges REP+.
Les conséquences sur les postes dans nos collèges
Au total, les services de la DSDEN annoncent 35 créations et 46 suppressions de chaires dans nos collèges, soit un solde de -11 postes, contre +1 à la rentrée 2019. Parmi les 46 suppressions, 15 entraineraient des mesures de carte scolaire (contre 12 à la rentrée 2019).
Les élus du SNES-FSU sont intervenus pour condamner ce solde négatif, alors que dans le même temps nos collèges accueillent un nombre croissant d’élèves, nécessitant des équipes pédagogiques stables et en nombre suffisant. Le nombre de collègues en mesures de carte scolaire qui ne cesse d’augmenter est inacceptable.
Dans ce contexte, nous avons ciblé deux points de tension au niveau des suppressions de postes : la technologie (qui concentre à elle seule 10 suppressions) et les collèges REP+. Nos interventions générales et sur des situations précises (aux collèges Versailles, Rostand, Renoir, Belle de Mai, Henri Wallon) pourront donner lieu à débat et éventuellement modifications lors du CTSD de mardi prochain. D’ores et déjà, les services de la DSDEN ont acté la possibilité de transformer quelques HSA en heures postes lorsque cela peut permettre d’éviter une suppression de poste, quitte à ce que le ratio départemental soit modifié.
Ce groupe de travail s’est terminé par l’étude des BMP à temps complet non transformés en chaires. On en dénombre 62 pour la rentrée prochaine, contre 42 l’an dernier, et 29 en 2018 !
Cette forte augmentation entraînera encore davantage d’instabilité et de précarité dans nos collèges et pour notre profession. Elle témoigne également de l’anticipation par l’administration d’éventuelles diminution de moyens lors des prochaines rentrées : même lorsque les heures sont là pour créer une chaire à 18h, le choix est trop souvent fait d’en faire un BMP pour éviter une future mesure de carte scolaire si les suppressions de postes venaient à se poursuivre dans le Second degré !
Pour le SNES-FSU, le combat pour des moyens suffisants et des postes stables doit continuer !
Besoin de retours d’ici mardi
Du fait de la fermeture des établissements décidée jeudi dernier par le Président de la République, un certain nombre de CA n’a pu se tenir. Dans les collèges où les CA n’ont pu s’exprimer et où il existe des craintes d’abus de suppressions ou de non créations de postes par le principal, n’hésitez pas à nous contacter.
Nous sommes en tout cas preneurs d’ici mardi d’un maximum de retours sur les projets de créations et suppressions de postes dans vos établissements, et de toutes les situations problématiques. De même, si des suppressions de postes pourraient être évitées dans votre collège par la bascule de quelques HSA en heures postes, tenez nous informés.
En attendant, prenez bien soin de vous.
Julien MAREC, Julien SANTAMARIA et Julien WEISZ pour le S2 des Bouches-du-Rhône