Suite à la publication du rapport rédigé par Pierre Mathiot (connu pour sa mission sur la réforme du baccalauréat) et Ariane Azéma (mission ruralité), le Ministre devrait arbitrer dans les prochaines semaines sur les différentes propositions du rapport.
Alors que le bilan prévu de la refondation de l’éducation prioritaire de 2014 n’a pas été dressé à ce jour, le ministère a annoncé une réforme en profondeur dont il a tracé une esquisse dans ses propos publics et sa lettre de mission, ouvrant à une réduction du champ de l’éducation prioritaire à court terme.
Il faut retenir de ces propositions que la carte des REP+, conçue de façon étriquée, sera maintenue et gérée au niveau national.
Vers la fin progressive des REP ?
En revanche, au prétexte que les services du ministère sont « épuisés » par les réformes actuelles et leur rythme (réformes des lycées...), les rapporteurs préconisent que la carte des REP soit à la charge des rectorats « au plus près des besoins des territoires », avec un cadre de référence national indicatif. La mission retient aussi le principe d’une allocation progressive des moyens qui gommerait les effets de seuil. Pour le SNES-FSU, l’expérience montre que les rectorats ne mènent de vraies politiques d’éducation prioritaire que si une forte impulsion est donnée par le ministère. Cette délégation, dans le cadre de budgets chaque année plus restreints, reviendra à délabelliser les REP à bas bruit en quelques années.
De plus, le ministère refuse toujours d’établir une carte ou un classement des lycées relevant de l’éducation prioritaire, et ce malgré nos multiples sollicitations.
La question de l’indemnitaire est aussi brûlante. Non seulement, la mission est favorable à la prime REP+ « au mérite », mais elle préconise de remplacer la prime REP par des IMP, système plus flexible et gradué de rémunération. Autant dire que ces primes risquent d’être rapidement revues à la baisse. Seul point positif, les rapporteurs estiment que les AED et AESH devraient en bénéficier.