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MANIFESTE DES RETRAITÉ.ES RÉUNIS À PARIS LE 21 NOVEMBRE
Les délégué.es des collectifs de retraité.es départementaux de nos neuf organisations, réunis à la Bourse du travail de Paris le 21 novembre, adressent un appel solennel au gouvernement et aux élus de la nation.
Le président de la République, Emmanuel Macron, affirmait lors de son débat à Rodez concernant les retraité.es que « le niveau de vie ne doit pas être dégradé, il doit être le même et continuer à progresser ». C’était la reprise d’une de ses promesses électorales dans sa lettre aux retraité.es.
Les délégué.es réunis ce jour à Paris, constatent que non seulement cette promesse n’a pas été tenue mais que leur niveau de vie s’est fortement dégradé ces dernières années : gel des pensions puis sous indexation, hausse de la CSG qui a diminué la pension, maintien du 1 % maladie sur les complémentaires, diminution des APL et ce, alors que les dépenses contraintes augmentent.
Malgré quelques reculs imposés par les mobilisations sociales et syndicales, notamment celles des Gilets jaunes et des retraité.es à de nombreuses reprises ces dernières années, le PLFSS pour 2020 maintient la sous-indexation des pensions avec une hausse limitée à 0,3 % au-delà de 2 014 € par mois, le refus de compenser les pertes subies ces dernières années. Les pertes de pouvoir d’achat et le décrochage persistant du niveau de vie des retraité.es par rapport aux actifs sont reconnus par tous les organismes officiels (COR, INSEE…) et la « réforme » des retraites veut soumettre les dépenses de retraites aux équilibres budgétaires via une enveloppe fermée de 13,8% du PIB.
Prétendre que les retraité.es seraient « nantis » avec 2 000 € de pension est intolérable alors que les profits des actionnaires sont indécents, que les inégalités s’accroissent en faveur des plus riches avec les mesures prises en début de quinquennat. La paupérisation de l’ensemble des retraité.es se poursuit. Des millions de retraité.es ont de plus en plus de difficultés à « boucler » leur fin de mois, à se soigner, à se loger et à accéder à quelques loisirs. La fermeture de nombreux hôpitaux de proximité accentue les inégalités territoriales. Et la pauvreté ne les épargne pas : ils sont plus d’un million et particulièrement des femmes, selon les statistiques officielles.
Pour ceux qui subissent une perte d’autonomie ou un handicap, les restes à charge sont insupportables, les conditions d’accueil et de soins dans les établissements indignes de notre pays, du fait notamment du manque criant de personnels.
Les délégué.es des départements s’adressent au gouvernement, aux élus qu’ils s’engagent à aller solliciter. Le PLFSS est examiné à l’Assemblée nationale ; il le sera au Sénat dans quelques jours. Vous avez la possibilité de revenir sur les choix retenus dans ce projet et de voter des mesures sauvegardant la dignité des personnes âgées.
La retraite n’est pas un privilège. Elle est le salaire continué d’années de travail et de cotisations, nous demandons :
- L’indexation des pensions sur l’évolution des salaires, le maintien des pensions de réversion ;
- Le rattrapage des années de gel et de sous indexation ;
- Un plan pour la perte d’autonomie à la hauteur des enjeux en termes de créations d’emploi et qui permette une prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale ;
- Des services publics de proximité en nombre suffisant et la réduction de la fracture numérique ;
- Des soins de qualités accessibles à tous, sans dépassement d’honoraire et le maintien et le développement de structures de proximité (hôpitaux, maisons médicales, centres de soins…).